L’AN 1 du CNRD au pouvoir : « c’est nous les politiques qui traînons les pas pour que ça retarde », (Dr Faya Millimouno)

Le CNRD, la junte militaire qui a renversé Alpha Condé, va fêter son premier anniversaire au pouvoir le 05 septembre prochain. Alors que la transition guinéenne est dans le creux de la vague, l’an un du CRND est scruté à la loupe par les acteurs sociopolitiques. Pour Dr Faya Millimouno, président du parti Bloc Libéral (BL), les difficultés que connait la transition sont causées par les agissements des acteurs politiques. Il l’a dit dans une interview accordée à un reporter de Guineematin.com dans la journée d’hier, jeudi 1er septembre 2022.

En tant qu’acteur politique, le président du Bloc Libéral dresse un bilan positif de l’an 1 du CNRD. Mais, Dr Faya Millimouno n’hésite pas à charger les acteurs politiques. « On peut dire que les choses sont en train d’évoluer globalement de façon positive, il ne reste plus qu’à attendre de chacun de participer dans un esprit patriotique, de façon humble et dans le respect mutuel pour qu’ensemble nous créions les conditions de réussite de cette transition que d’ailleurs beaucoup veulent qu’elle soit la dernière en Guinée. D’abord ce qu’il faut retenir, il faut dire que nous avons des militaires au pouvoir, ce ne sont pas des politiques. Ils sont venus ils ont trouvé qu’il y avait une situation qui devenait de plus en plus inacceptable par le peuple, et donc, ils ont pris leur responsabilité. C’est désormais à nous acteurs politiques de faire en sorte que sur le plan politique les choses marchent bien. Malheureusement, c’est à notre niveau que le problème semble se trouver. Parce que ceux qui traînent les pas, c’est bien les acteurs politiques qui seront les premiers bénéficiaires de la réussite et le succès de cette période transitoire. Là, je peux dire qu’à ce niveau en tant qu’acteur politique nous avons encore à faire mieux », a-t-il dit.

Faya Millimouno, président du Bloc Libéral

Pour sortir de la situation, Dr Faya interpelle estime que les acteurs politiques ont un rôle crucial à jouer. « Sur le plan politique, comme je le dis, il faut que chacun revienne à de meilleurs sentiments. Il faut que chacun privilégie l’intérêt général, chacun, avec humilité et respect mutuel, vienne autour de la table. Parce que rien ne sera obtenu comme solution à la dimension de nos ambitions tant que les guinéens, les fils et les filles de ce pays, ne se parlent pas entre eux. Quand j’entends les discours de certains, on ne va pas s’asseoir autour de la table avec tel ou tel, avec qui on va s’asseoir autour de la table ? Qui en Guinée a le pouvoir de dire à l’autre qu’il n’est pas la bienvenue, qui en Guinée ? Donc, il faut que nous nous acceptions, même si certains avec le mépris et la haine qu’ils ont vis-à-vis d’autres, doivent tenir leurs nez pour s’asseoir avec les autres guinéens et parler de la Guinée. Alors donc, on a besoin que chaque acteur se considère comme important et considère l’autre comme important aussi pour la réussite. C’est la mise en commun de nos intelligences, de nos énergies qui permettra effectivement à l’équipe du CNRD de trouver la voie d’une sortie honorable de cette période transitoire », a-t-il laissé entendre.

Pour finir, le président du BL envoie un message à ses pairs de la classe politique guinéenne. « À l’endroit de mes pairs politiques, je dis ce que j’avais craint personnellement au début de cette période transitoire, c’est ce qui est en train de se passer. Quand on se rencontrait au début, j’avais dit que nous devons nous garder de créer une, deux catégories encore comme les guinéens en ont l’habitude. C’est-à-dire on a créé tellement d’antagonismes entre les guinéens qu’à un moment donné, on en a créé entre le père et fils. Aujourd’hui, une classe politique qui devait agir de concert, on a eu le génie d’en faire deux groupes. Aujourd’hui qui, en accusant les uns les autres etc… Il faut que nous sortions de ça. Les guinéens n’en ont pas besoin. Les guinéens ont besoin d’avoir un cadre de vie dans lequel ils peuvent vivre sincèrement et en amour avec les autres guinéens…. Il faut qu’on se ressaisisse et que l’on comprenne que chacun est important. Nous devons nous accepter mutuellement », a-t-il martelé.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

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