Les gérants des bars qui étaient installés non loin de la résidence du préfet de Labé vont devoir se trouver de nouvelles places. Ils ont été déguerpis de cet endroit par la mairie de la ville, qui explique que cette opération s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, rapporte un correspondant de Guineematin.com sur place.
C’est depuis la nuit dernière que les gérants des bars concernés ont commencé à vider les lieux. Et ce mercredi matin, 04 décembre 2022, la garde communale et des agents de la gendarmerie sont venus démolir tous les débits de boissons qui se trouvaient à cet endroit.
Selon Alpha Souleymane Dioss Diallo, le président de la commission assainissement et déguerpissement à la mairie de Labé, l’objectif est de mettre fin à l’insécurité provoquée par la présence de ces bars dans cette partie de la ville.
« Ce qui se passe ici est connu de tout le monde. Lorsque nous avons lancé l’opération de déguerpissement des occupants des emprises de la voie publique, ces gérants de maquis se sont retrouvés pour s’installer ici, dans une cour qui abritait une école privée. Et les consommateurs qui viennent ici, se livrent à des bagarres nocturnes, au cours desquelles certains jeunes sont poignardés. Le 1er janvier dernier, un corps sans vie a été découvert non loin de ces maquis. Donc, nous avons donc décidé de prendre nos responsabilités en démolissant ces débits de boissons », a-t-il expliqué.
Chez les victimes de ce déguerpissement, c’est l’indignation. Daniel Béavogui, enseignant et gérant de l’un des bars concernés, s’insurge contre la façon dont la mairie a mené cette opération.
« Il y a de cela trois mois que je suis installé ici. Après l’école où je donne cours, c’est ici que je viens pour revendre de la bière afin de subvenir à mes besoins. À ma grande surprise, hier nuit, une équipe est venue nous demander de démolir les kiosques et de quitter les lieux immédiatement. Je déplore le fait qu’ils ne nous ont pas donné un délai raisonnable pour nous permettre de partir tranquillement. Nous le faisons dans la précipitation. Il a fallu que nous déplacions des pick-up tard la nuit pour transporter nos bagages. C’est de l’arbitraire », a-t-il dénoncé.
Au moment où notre reporter quittait les lieux, les gérants de ces débits de boissons se rendaient à la préfecture pour rencontrer le préfet de Labé, le colonel Étienne Tounkara, et l’exhorter à défendre leur cause.
De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
