Décharge de Dar-Es-Salam (Conakry) : des pro et anti chef du quartier de Dar-Es-Salam s’affrontent

Des citoyens de Dar-es-Salam, dans la commune de Ratoma, manifestent depuis la nuit du vendredi, 24 mars 2023, contre la fumée qui se dégage de la décharge qui se trouve sur les lieux. Dans la matinée de ce samedi, la manifestation s’est transformée en un affrontement entre deux groupes du même quartier. Les uns accusent les responsables du quartier d’être à la base de leurs souffrances, les autres prenant le contre-pied pour défendre leurs chefs. La situation était très tendue entre les deux camps décidés à en découdre, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

À partir de la montagne d’ordures de cette décharge située à Dar-Es-Salam, une fumée considérable se dégage pour se transporter vers les quartiers environnants. Nombre de citoyens sont aujourd’hui déçus de cette situation.

Après la manifestation d’hier soir, les habitants de Dar-Es-Salam 1 et de Dar-Es-Salam 2 se sont affrontés ce samedi matin. Un premier groupe se retrouvait du haut de la décharge pour lancer des cailloux sur ceux qui sont en bas de la montagne d’ordures. Des manifestants s’en sont pris aux responsables du quartier.

Elhadj Faye Sanoh, secrétaire administratif du bureau de quartier Dar-Es-Salam

Le secrétaire administratif du bureau de quartier de Dar-Es-Salam 1, Elhadj Faye Sanoh, a déclaré que les responsables du quartier ne sont pas en sécurité avec ces manifestations. « Notre insécurité, c’est par rapport à la réaction des enfants. Parce qu’ils ont lancé des cailloux sur tous les toits. Toutes les tôles sont trouées. Donc, on est en insécurité, nous les responsables du quartier. Il faut que les services de sécurité viennent à notre secours. Ils veulent s’en prendre à nous. Le domicile du chef de quartier a été attaqué, ils ont lancé des cailloux un peu partout. Le domicile du chef de secteur aussi a été attaqué. Donc, on est en insécurité. Ils ont mis des barricades sur la route. Il faut qu’on informe les services de sécurité. Nous vivons un calvaire avec la fumée. Mais, seul l’Etat peut trouver la solution. Ce n’est pas notre réaction qui peut trouver la solution à ça », a-t-il déclaré.

Alhassane Kourouma, habitant de Dar-Es-Salam

La manifestation des habitants contre les responsables du quartier a surpris plus d’un. Alhassane Kourouma, un habitant de Dar-Es-Salam 1, explique. « On était vraiment étonné de nous voir attaqué par ces jeunes gens venant d’un peu partout. Ils voulaient s’attaquer à notre chef de secteur pour dire qu’ils ont du mal à supporter la fumée qui se dégage à partir de la décharge. Ainsi, nous sommes sortis tous pour défendre le chef de secteur. Parce que lui-même, il est victime de cette fumée-là. Il n’a pas le choix. Je pense qu’il ne mérite pas d’être attaqué. Certes, nous souffrons tous avec la fumée, on est tous malades ici par l’effet de la fumée. Peut-être que c’est leur manière pour se faire entendre, mais je pense bien que Monsieur Facély Mara n’est pas la personne mieux indiquée. Nous reconnaissons que c’est lui qui a la voix la plus haute, mais ce n’est pas de cette façon que les jeunes doivent agir », a-t-il laissé entendre.

Plusieurs citoyens se sont retrouvés dans la rue pour être témoin de ce qui se passe. L’affrontement entre les deux camps a eu lieu sous l’œil de Facély Mara, chef du secteur de Dar-Es-Salam 1. Il a rappelé les menaces proférées contre lui.

Facély Mara, chef de secteur de Dar-Es-Salam 1

« Ce n’est pas seulement ce matin. C’est depuis hier, à 15 heures, que cette révolte a commencée. Les enfants disaient s’être révoltés pour le cas de la fumée. Mais, ce n’est qu’à 19 heures qu’ils ont changé la passe. Ils sont venus jeter des cailloux sur ma maison, ils sont allés à la gendarmerie pour lancer des cailloux. Au retour aussi, ils ont fait la même chose, disant cette fois-ci qu’ils vont brûler chez moi. Ça, c’est toujours dans la nuit d’hier. C’est ainsi que les enfants qui sont dans mon secteur sont sortis pour les repousser. Durant toute la journée d’hier, nous étions sur ça. Les forces de l’ordre sont venues, mais ils n’ont pas pu les repousser. Vous voyez ce matin encore, ils ont commencé. Nous sommes sur le terrain du vrai combat comme ça. Ils veulent s’attaquer à tout le monde ici jusqu’à la gendarmerie. Donc, nous appelons toujours la gendarmerie et la police à intervenir pour nous sécuriser. Ce sont les jeunes de Dar-Es-Salam 2 qui viennent s’attaquer à nous », a-t-il indiqué.

Au moment où nous quittions les lieux, les forces de l’ordre n’étaient pas intervenues. Pendant ce temps, les deux groupes rivaux échangeaient des jets de pierres. Dans la foulée, un jeune nous a montré une blessure qu’il dit avoir enregistrée pendant les échanges de cailloux.

Ansou Baïlo Baldé pour Guineematin.com

Tel : 622 56 11 82 

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