Labé : faute de moyens financiers, près de 17 dossiers criminels peinent à être jugé (OGDH)

Idrissa Sampiring Diallo, membre du bureau exécutif, chargé de la coordination en Moyenne Guinée des activités de l'OGDH
Idrissa Sampiring Diallo, représentant de l'OGDH en Moyenne Guinée

L’information a été donnée à guineematin.com, par le représentant de l’Organisation Guinéenne des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) en moyenne Guinée. Selon Idrissa Sampiring Diallo, le Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé est confronté à un blocus pour le traitement de près de 17 dossiers criminels, faute de moyens financiers pour faire venir des avocats.

Face à cette situation qui préoccupe son ONG, Idrissa Sampiring Diallo le représentant de l’OGDH en Moyenne Guinée explique: «  à Labé, on a près de 17 dossiers qui attendent d’être jugé, parce que tout simplement les prévenus n’ont pas les moyens pour se payer les services d’un avocat. Malheureusement, ni le Tribunal, ni l’Etat ne peuvent en commettre d’office faute de ressources financières aussi.

Le procureur est entrain de se battre par rapport aux mineurs en conflit avec la loi. Nous pensons qu’il vient d’obtenir une promesse ferme d’un avocat qui est à Conakry et qui pourrait faire le déplacement dans les prochains jours. Et on espère qu’il y’aura des audiences criminelles en faveur des enfants en conflit avec la loi. En dehors de ça, le blocus est là » explique Idrissa Sampiring Diallo, représentant de l’OGDH en Moyenne Guinée.

Plus loin, ce défenseur des droits de l’homme sollicite auprès de l’Etat de commettre d’office des avocats pour des détenus accusés de crime mais qui sont indigents. A défaut, permettre à ces détenus d’avoir des assistants choisis parmi leurs parents ou proches, conformément aux dispositions des articles 384 et 385 du code de procédure pénale en vigueur en République de Guinée: « nous suivons l’évolution des textes, surtout en matière criminelle. Malheureusement, ces derniers temps ça patine quelque part, parce qu’il y a un problème d’humeur et d’interprétation de la loi. Il est dit qu’en matière criminelle, on ne peut pas organiser un jugement tant que le prévenu n’a pas d’avocat ou d’assistant. Je dis assistant, puisque la loi en la matière prévoit l’intervention des parents ou proches, des non professionnels dans la procédure, dans la mesure où l’Etat ne parvient pas à commettre d’office des avocats pour la défense des prévenus et que le prévenu n’a pas les moyens. L’article 385 du code de procédure pénale prévoit que le prévenu peut se faire assister et conseiller par un parent ou proche. C’est une brèche ouverte aux acteurs de la société civile qui le font régulièrement auprès de certains tribunaux de la République. Si les autorités judiciaires du TPI de Labé, surtout le parquet avait accepté que nous acteurs de la société civile soyons associés dans la défense de certains prévenus, on ne serait pas là. Et cela aurait pu aider même à désengorger nos prisons » a insisté Idrissa Sampiring Diallo.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com 

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