Siguiri : le calvaire des citoyens de Naboun, sans marché ni gare routière

Sous-préfecture de Naboun

Située dans la préfecture de Siguiri, la sous-préfecture de Naboun fait partie des localités les plus enclavées de la République de Guinée. Ce village frontalier au Mali n’a ni un marché hebdomadaire, ni une gare routière, ce qui impacte négativement son développement économique. Interrogés par un reporter de Guineematin.com, les citoyens qui vivent la misère dans cette sous-préfecture tendent la main aux autorités du pays, ainsi qu’aux bonnes volontés pour leur venir en aide.

Érigée en sous-préfecture depuis plus de 30 ans, Naboun n’a toujours pas de marché hebdomadaire, ni de gare routière. Les commerçants de cette localité sont obligés d’aller à Siguiri chaque mardi ou bien dans la sous-préfecture de Franwalia les mercredis pour acheter des marchandises. Les camions qui transportent ces marchandises tombent souvent en panne à cause l’état de dégradation très poussé de la route. Pour se rendre dans les villages périphériques où à Siguiri, les citoyens empruntent ces gros camions pour faute de gare routière. Aucun taxi ni minibus ne circule sur cette route. Parfois les camions aussi s’absentent quand les fortes pluies s’abattent sur la zone. Cela entraîne la rareté des denrées alimentaires de premières nécessités jusqu’à des semaines.

Au micro de Guinematin.com, certains citoyens ont exprimé leur calvaire avant de demander l’aide des bonnes volontés.

Aboubacar Dansoko, natif de Naboun 

Aboubacar Dansoko, natif de Naboun

Nous souffrons énormément ici. Naboun est un gros village et une sous-préfecture. Il coiffe beaucoup de localités mais nous n’avons pas de marché hebdomadaire. Si tu commandes des marchandises pour les avoir, il faut attendre une semaine après. Pour se rendre à Siguiri, il faut parcourir 85 kilomètres. En cette cette saison hivernale, on assiste souvent au blocage de nos routes. On peut faire une voir deux semaines sans être en possession de nos marchandises. Et certains produits qui manquent sont généralement indispensables. Nous sommes vraiment en retard.

Nous demandons aux fils de Naboun qui peuvent nous aider, ou qui peuvent trouvent des personnes de bonnes volontés de le faire. Nous demandons également aux autorités de penser un peu à nous !

Famory Kamissoko, citoyen de Naboun 

Famory Kamissoko, citoyen résident à Naboun

Depuis mon enfance, je n’ai jamais appris qu’il y avait un marché ou une gare routière. Cela cause assez de problèmes sur le développement de cette localité. Parlant de développement, il faut forcément parler de marché et de gare routière. C’est un véritable calvaire aujourd’hui. Le marché donne plus d’aisance à la communauté plus précisément aux femmes. Partir acheter les condiments, des nécessaires pour la cuisine il faut qu’il ait du marché. Avant de parler aussi de marché, il faut que le problème de routes soit résolu. Nous sommes en saison pluvieuse, on ne peut engager ça, après on arrête à cause du problème de routes. Il y a des produits qui ne peuvent pas durer en route sinon cela peut avoir des conséquences. Donc nous lançons un appel solennel non seulement au gouvernement mais aussi aux autorités préfectorales et sous-préfectorales vraiment de nous venir en aide pour résoudre nos problèmes !

N’Faly Kamissoko, fils de Naboun 

N’Faly Kamissoko

Naboun n’a pas de marché hebdomadaire, ni de gare routière. Cela est dû à quoi ? On se pose toujours la question. Naboun est plus grand que certaines sous-préfectures de Siguiri mais elles dépassent Naboun sur le plan économique. Qu’est-ce qu’il faut pour construire un marché hebdomadaire à Naboun ? Il faut que les personnes de bonnes volontés et les opérateurs économiques se donnent les mains pour construire un marché hebdomadaire. Souvent les gens partent à Franwalia ou à Siguiri pour acheter les marchandises et revenir revendre ici. Sur le plan économique c’est du gaspillage parce que le prix du transport Naboun-Franwalia jusqu’à Siguiri c’est cher. Et acheter des produits puis revendre ici et gagner le bénéfice ce n’est pas du tout facile.

En ce qui concerne la gare routière,  je pense que l’affaire de marché va résumer tout ça. Si vous avez un marché hebdomadaire chez vous, les gens viendront vers vous, le transport Naboun-Franwalia-Siguiri sera moins cher. Le plus souvent pour aller à Siguiri c’est de vendredi en vendredi c’est-à-dire une fois dans la semaine. S’il y a un marché hebdomadaire non seulement le transport sera moins cher, mais cela va donner le courage aux autorités de regarder l’état de nos routes. Cela permettra d’améliorer l’état de notre route parce que notre route est très dégradée !

Propos recueillis et décryptés par Kaïn Naboun TRAORÉ, envoyé spécial de Guineematin.com 

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