L’assassinat d’une dame, du nom de Nénen Kéita, dans le village de Ganimbaya, dans la sous-préfecture de Sangaréyah, à Pita, a donné lieu à des représailles. Des cases ont été incendiées et des maisons en dur vandalisées. Suite à l’ouverture des enquêtes, alors que le présumé assassin est en fuite, au moins 4 personnes ont été interpellées pour les cas d’incendie, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé au Fouta.
L’assassinat de dame Nénen Keita par son amant a créé une vive tension à Ganimbaya, dans la commune rurale de Sangaréyah. Selon nos informations, au total 13 cases et leur contenu ont été réduites en cendre et deux autres maisons en dure vandalisée par des citoyens, accusés d’avoir voulu se rendre justice. Les services de sécurité ont procédé à des arrestations suite aux destructions d’édifices alors que le présumé assassin de la dame est en cavale.
C’est ce qu’a laissé entendre Boubacar Sylla Bah, substitut du procureur près le tribunal de première instance de Pita. « Il y a eu un cas d’homicide à Sangaréyah. C’est une femme qui a été retrouvée morte dans un champ. Après la découverte de son corps, il y a un jeune du nom de Sana qui a été suspecté d’en être l’auteur. Quand nous avons été informés, nous avons instruit le Commandant de la brigade de gendarmerie de Sangaréyah de se saisir du dossier. Arrivé sur les lieux, il a constaté que le présumé auteur du drame est en cavale. La famille de la victime a trouvé cela difficile à cautionner. C’est ainsi qu’ils sont allés chez la famille du suspect pour venger leur parente. Il y a eu des échauffourées qui ont entraîné des cas d’incendie. Le mardi 3 septembre 2023, j’ai été à Ganimbaya avec le préfet de Pita, le Commandant de la compagnie de la gendarmerie territoriale de Pita et le secrétaire général de la préfecture chargé des collectivités décentralisées. Sur les lieux, il y a effectivement 13 cases et leur contenu qui ont été incendiées. Plus deux maisons vandalisées, des portes et fenêtres emportées », a expliqué le substitut du procureur.
Par ailleurs, Boubacar Sylla Bah indique que des arrestations ont eu lieu en rapport avec ces cas d’incendies. « On a engagé des poursuites et on a procédé à certaines interpellations. On est venu avec 4 suspects, présumés auteurs d’incendies volontaires et de pillages. Ils sont actuellement à la gendarmerie pour des fins d’enquête. Et d’ailleurs, il y a eu une mission de la brigade de gendarmerie régionale de Mamou, qui est arrivée ce mercredi à Pita pour renforcer l’équipe qui est là, afin que les enquêtes aboutissent dans les règles de l’art. Les interpellations qui ont eu lieu pour le moment ne concernent que les cas d’incendies et de pillages », précise le substitut du procureur.
En ce qui concerne l’assassin présumé de la dame, il reste introuvable. L’information selon laquelle il a été arrêté à la frontière entre la Guinée et le Sénégal n’était qu’une stratégie pour calmer la colère des parents de la victime, précise le magistrat. « Le jeune auteur présumé est toujours en cavale. Ce qui a occasionné ces cas d’incendie, c’est la colère des parents de la victime. C’est ainsi qu’il y a eu justice privée. Donc, compte tenu de la situation qui était devenue très inquiétante, certains ont trouvé une stratégie pour apaiser la tension et dire à la famille de la victime que le présumé auteur est mis aux arrêts à Koundara, entre la Guinée et le Sénégal. Seulement, ce n’est pas vrai, car après ces rumeurs, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Pita a appelé son collègue de Koundara pour se rassurer. Mais ce dernier a infirmé cette information. Mais, nous avons mis les bouchées doubles, en commun accord avec la brigade de la gendarmerie régionale de Mamou, pour pouvoir l’interpeller. Donc, je demande aux citoyens de Ganimbaya de patienter. Qu’ils sachent qu’une enquête ne se fait pas de façon hâtive », a rappelé Boubacar Sylla Bah.
Depuis Pita, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
