Cellou Dalein prévient : “on demandera une transition civile, s’il n’y a pas d’élections…”

Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG

“Il y a une déclaration qui scellé la naissance de l’Union Sacrée, une réunion de plusieurs partis politiques, des organisations de la société civile qui ont décidé de mettre ensemble leurs forces et leurs énergies pour contraindre la junte à organiser ces élections avant le 31 décembre 2024… Et en cas de refus avéré, naturellement on demandera le départ de la junte et son remplacement par une transition civile”, a-t-il martelé.

C’est un avertissement teinté de menaces que le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) vient de lancer au CNRD dirigée par le Général Mamadi Doumbouya. Cellou Dalein Diallo soupçonne cette junte militaire de vouloir se cramponner au pouvoir au-delà du 31 décembre 2024, en violation de l’accord dynamique qu’elle a signé en octobre 2022 avec la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) pour une transition de 24 mois. Ces soupçons sont nourris et renforcés par les récentes sorties du Premier ministre, Bah Oury, tendant à faire croire qu’il est impossible d’organiser les élections cette année. Des élections qui doivent pourtant permettre à la Guinée de renouer avec l’ordre constitutionnel.

“Pour le moment elle (la junte militaire du CNRD) assume ce report, cette violation d’un engagement pris devant le peuple de Guinée, la CEDEAO et toute la communauté internationale… Donc, il y a une protestation des partis politiques, des coalitions de partis politiques, des forces vives de Guinée qui n’acceptent pas cette décision [de prolongation de la transition] et qui sont déterminés à exiger le respect de cet engagement [d’organiser les élections et de rendre le pouvoir aux civils]… Ni le Général Mamadi Doumbouya (président de la Transition guinéenne), ni le Premier ministre (Bah Oury) n’a donné l’assurance que les élections auront lieu en 2025. Cependant, tous ont dit qu’elles (les élections) n’auront pas lieu en 2024… Moi j’ai toujours pensé, depuis un certain temps, qu’ils (la junte militaire du CNRD) veulent rester aussi longtemps au pouvoir, et si possible, le garder… Le risque qu’ils veuillent conserver ce pouvoir, à mes yeux, existe aujourd’hui”, a déclaré Cellou Dalein Diallo dans une émission ce mercredi, 5 juin 2024, sur France 24.

Aux lendemains du putsch du 5 septembre 2021 qui a éjecté Alpha Condé (ex chef de l’Etat guinéen) du pouvoir, Cellou Dalein Diallo faisait partie des leaders d’opinion guinéens qui ont demandé à la communauté internationale de ne pas prendre des sanctions contre la junte militaire du Général Mamadi Doumbouya (à l’époque colonel). Mais quelques mois plus tard, c’est cette même junte qui l’a dépossédé de son domicile à Dixinn et l’a contraint à l’exil. Et aujourd’hui, c’est avec beaucoup de regret qu’il constate les dérives de ces putschistes. D’ailleurs, le président de l’UFDG estime que la Guinée est devenue une dictature où toutes les voix dissonantes sont réprimées et réduites au silence par cette junte. Ce mercredi, il a menacé d’exiger le départ du CNRD du pouvoir s’il n’organise pas les élections avant le 31 décembre prochain afin de rendre le tablier aux civils.

“Il y a une déclaration qui scellé la naissance de l’Union Sacrée, une réunion de plusieurs partis politiques, des organisations de la société civile qui ont décidé de mettre ensemble leurs forces et leurs énergies pour contraindre la junte à organiser ces élections avant le 31 décembre 2024… Et en cas de refus avéré, naturellement on demandera le départ de la junte et son remplacement par une transition civile”, a martelé Cellou Dalein Diallo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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