Maison centrale de Conakry : des prisonniers organisés face aux hommes en tenue pris au dépourvu

Prison civile de Conakry.jpg2Plusieurs dizaines de prisonniers blessés au cours de leur interpellation, nos hommes en uniforme étaient très furieux ce lundi 9 novembre 2015 à Coronthie, commune de Kaloum où se trouve la plus grande prison de la République de Guinée.

« Si je décidais, c’est une grenade qu’on mettrait dedans et c’est terminé ! », a opiné un général de la gendarmerie nationale, échangeant avec quelques agents de son entourage.

L’attaque a été déclenchée avant 11 heures (moment de notre arrivée) du côté de la cité « Chemin de fer », vers le ministère de la Jeunesse. Plusieurs dizaines de prisonniers ont escaladé le mur d’enceinte. Tous les agents de sécurité ou presque se sont rués vers cette « porte de sortie » des prisonniers pour les arrêter avec une violence extrême !

Prison civile de ConakryQuand « tout le monde » s’est concentré sur cet endroit, un autre côté de la prison a été attaqué, aux alentours de 11 heures 30. L’exact contraire du premier, tout à fait à l’Est, en allant vers le centre mère et enfants de Coronthie. Là, les prisonniers n’ont pas escaladé le mur, mais l’ont perforé avec tirs à l’arme automatique et autres comme des pioches pour avoir un grand trou par où on ne sait combien ont réussi à sortir.

C’est la débandade totale ! Des tirs et des jets de pierres venaient de l’intérieur, des réactions de l’extérieur. La panique était totale.

En un lap de temps, tous les corps confondus se sont présentés sur les lieux. Mais, la coordination entre eux semblait mal se faire, même très mal. Des ordres et contre-ordres. Des tirs surprenants, intempestifs et inopérants. On sentait une réelle désorganisation face à des prisonniers apparemment planifiés.

Prison civile de Conakry.jpg1Combien de prisonniers ont réussi à se faire la belle ? Qui sont-ils ? L’insaisissable Junior est-il toujours à l’intérieur ? Combien de blessés ? Qui ont été les complices internes et externes de ce mouvement ? Nous y avons été chassés et menacés au moment où nous voulions davantage d’informations. Surtout que les tirs ont repris après l’arrivée du ministre de l’Intérieur, à 13 heures 30’.

A suivre !

De retour de Coronthie, Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

 

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