Tabaski en milieu Ebola et dans un contexte de pauvreté : une fête morose et sans engouement

Soriba Sorel CamaraComparativement aux années précédentes en Guinée, où la fête de Tabaski était très mouvementée, cette année elle a été morose, sans engouement. Ce lundi 6 octobre, surlendemain de fête, Guineematin.com a donné la parole à des dont la majorité accuse la conjoncture économique et surtout Ebola.

Pour Mamadou Saliou Barry, diplômé sans emploi, interrogé par Guineematin.com, la Tabaski 2014 n’a pas été belle ! « Il n’y a pas eu d’engouement. Cette fête s’est plutôt ressemblée à un jour férié ou de grève, sans mouvement dans la capitale », a dit monsieur Barry.

Oumar Diallo, marchand, lui, estime que l’interdiction des lieux de loisirs à quelques minutes de la fête de Tabaski a eu un impact négatif sur le déroulement de la fête : « le gouverneur de la ville était informé qu’il y avait plusieurs spectacles qui étaient prévus par les opérateurs culturels à travers leurs publicités dans les médias. Cette déclaration avait frustré les organisateurs et même certains citoyens qui voulaient y aller ».

Et, d’ajouter que : « les gens ont fêté dans un contexte très tendu car, il a eu impact négatif. Comparativement aux fêtes passés, cette fête n’a pas connu d’embouteillage, ni d’accident. Et, même s’il y en a eu, c’est par endroit. Parce que avec la conjoncture, on a constaté que les gens n’avaient pas la tête aux sorties »

De son côté, Mamadama Camara, vendeuse, également interrogée par Guineematin.com, trouve que le marché a été particulièrement éprouvé : « Cette fois, la fête n’a pas été belle avec la conjoncture que les guinéens vivent. À cela s’ajoute aussi la déclaration du gouverneur de la ville de Conakry, Soriba Sorel Camara, qui a interdit tous les spectacles à cause de cette sale maladie, Ebola. Cette fois, nous avons moins vendu et tout le monde accuse la situation économique difficile et Ebola… ».

Justement, concernant la fermeture des lieux de loisir par le gouverneur de Conakry, Mamadou Saliou Barry la trouve normal, mais insuffisante : « c’est normal qu’on ferme les lieux de loisir, si c’est par cette politique qu’on peut éradiquer le virus Ebola. Mais, vous n’êtes pas sans savoir que l’Etat a oublié un facteur important de risque de contamination à Ebola, ce sont les boîtes de nuit, les maquis et autres… On doit les fermer si on veut être sérieux… ».

À rappeler que le drame de Rogbané, qui avait emporté 34 jeunes mélomanes avait été enregistré le lendemain de la fête du ramadan (le 29 juillet) à la plage de Taouyah (Rogbané). Et, les responsabilités des autorités locales qui ont laissé faire sont souvent dénoncées. Même si aucun responsable à la base n’est encore interpellé. Mais, ça, c’est un autre dossier…

Réalisé par F. Yacine Sylla pour Guineematin.com

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