C’est le président sénégalais, Macky Sall, président en exercice de la CEDEAO, qui a pris l’initiative de convoquer un sommet extraordinaire chez lui, à Dakar, ce samedi 12 septembre 2015. Dans l’agenda de cette rencontre des premiers dirigeants de notre espace Ouest-africain, les chefs d’Etat discuteront essentiellement des élections.
Comme on le sait, la Guinée qui peine à sortir de sa longue transition se lance dans une élection sans même parvenir à la mise en application de son récent et difficile accord. Aucun des points de consensus n’a été réellement mis en œuvre : fichier électoral, remplacement des délégations spéciales, CENI… C’est dans ce contexte que la campagne électorale a été lancée il y a deux jours dans une impréparation totale. Ce qui préoccupe nos voisins…
Le président Alpha Condé, qui rentre d’une tournée de précampagne à l’intérieur du pays, est l’un des chefs d’Etat dont l’invitation a valeur d’une convocation à ce sommet Ouest-africain où on leur demandera plus des comptes que leurs avis ! Au professeur Alpha Condé, on pourrait demander plus de démocratie et d’équité entre ses concurrents et lui (candidat à sa propre succession), notamment un libre accès aux places et médias publics ; moins d’ingérence des administrateurs territoriaux dans le processus électoral, les forces de défense et de sécurité ; plus de liberté des médias privés et des institutions républicaines ; et, surtout, une stricte application de l’accord politique accepté par tous les acteurs, mais qui souffrent d’application à ce jour. On pourrait par exemple lui faire le reproche d’avoir nommé une seule commissaire à la CENI, alors que l’opposition a proposé deux, conformément à l’accord politique du jeudi 20 août 2015 ; le retard de la recomposition des délégations spéciales, l’audit du fichier électoral qui devrait précéder l’édition des cartes électorales, etc. Le professeur Alpha Condé pourrait également être contraint par ses pairs de réduire l’ingérence des ministres et chefs des institutions républicaines dans les campagnes et la gestion du processus électoral qui doit être géré par des compatriotes neutres et impartiaux.
A rappeler que la Guinée ne sera pas le seul pays concerné par cette rencontre au sommet. Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sont également préoccupés des élections dans les autres pays membres comme la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, ainsi que de la situation politique tendue en Guinée Bissau.
Le bureau de presse de la présidence guinéenne n’a pas annoncé une participation du président Alpha Condé à ce sommet. Mais, selon une source proche de l’ambassade de Guinée au Sénégal, le professeur Alpha Condé est attendu à Dakar ce samedi même.
A rappeler qu’au-delà des préoccupations électoralistes, notre ambassade au Sénégal est accusée de non assistance par un groupe de femmes commerçantes qui ont récemment perdu une des leurs, mais qui se sont heurtées au refus de l’ambassadeur, monsieur Mamadou Beau Keita, pour le rapatriement du corps de la défunte.
A suivre !
Nouhou Baldé pour Guineematin.com
