Présidentielle : pourquoi l’opposition veut se retirer et reprendre les manifestations

oppositionC’est à l’occasion d’une rencontre au QG de l’UFDG, à Hamdallaye CBG que l’opposition guinéenne a dénoncé les blocages du processus de transparence de l’élection présidentielle du 11 octobre et son intention de se retirer pour déclencher des manifestations de rue, a appris Guineematin.com dont un reporter était sur place.

Cette réunion organisée dans l’après-midi de ce samedi 12 septembre 2015 a connu la participation des différents représentants de l’opposition au sein des organes mis en place dans le cadre de l’application de l’accord politique du 20 août dernier.

A la fin de la rencontre, l’honorable Aboubacar Sylla, porte parole de l’opposition, a expliqué aux médias présents les causes de la frustration de l’opposition guinéenne. Selon l’opposant, les dispositions convenues entre l’opposition et la mouvance présidentielle n’ont pas été respectés.

Du fichier électoral

« Il a été rapporté que l’assainissement se fait de façon extrêmement lente et la CENI est intraitable sur l’accès à son site. Notamment sur l’accès à certaines  informations  par le comité technique qui a été mis en place pour la consolidation du ficher. Donc, il est difficile pour le comité, dans ces conditions, de faire le diagnostique pour pouvoir déceler les irrégularités et insuffisances contenues dans ce ficher pour y remédier. Le temps requit avant l’édition des cartes électeurs étant faible, les perspectives sont faibles pour avoir un ficher réellement propre conforme à l’état  du corps électorale pour l’élection présidentielle du 11 octobre… »

De la recomposition des conseils communaux

L’opposition dénonce des « manœuvres dilatoires de tous genres et des obstacles émis  ça  et là ». Les opposants regrettent que depuis quatre semaines, rien ne soit fait pour respecter l’accord. « L’objectif de la mise en place de certains élus locaux était de participer à la transparence des élections. », a rappelé Aboubacar Sylla.

De la CENI

C’est surtout le refus du président de la République d’entériner le choix de Hadja Ramatoulaye Bah comme commissaire de la CENI qui n’a pas été accepté par les opposants. « Madame Ramatoulaye Bah répond à tous les critères et elle a été choisie par voie consensuelle pour représenter l’opposition. Ni dans le code électoral, ni dans la loi N°01, ni au niveau des dispositions de l’accord… il n’est prévu nulle part que si une personne est choisie par une entité que le président de la République s’oppose », rappelle l’opposition. « Tout est mis en place par la mouvance et le pouvoir de ne pas appliquer cet accord parce qu’il va contribuer un temps soit peu à la transparence du processus électorale », a ajouté le porte parole de l’opposition.

Bref, les opposants soupçonnent le pouvoir guinéen de les pousser à boycotter le scrutin du 11 octobre pour pouvoir remporter l’élection dès le premier tour, en ayant en face des candidats peu représentatifs. C’est pourquoi, ils appellent à une vaste concertation de tous les candidats dans l’espoir de contraindre le régime à plus de transparence ou à se retirer et empêcher le scrutin de se tenir par des manifestations de rue.

Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

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