Selingué (Mali) : la pêche une activité principale, mais remplie de paradoxe

Vendeuse de poisson à Sélingué, République du MaliLa pêche constitue une des principales activités professionnelles de Selingué, dans l’arrondissement de Baya, situé à 170 kilomètres de la capitale malienne. Un reporter de Guineematin.com qui suivait une formation sur le partage de l’eau et les liens entre l’écosystème, les moyens d’existence, la santé, l’économie et les risques de catastrophes, a profité de son séjour dans la localité, pour s’intéresser à cette activité.

Le mercredi 13 janvier 2016, Salimata Diaby, une des vendeuses de poisson, rencontré au marché par Guineematin.com, a confié avoir commencé ce métier, il y a plus de 25 ans. Cependant, la pratique diffère maintenant, ajoute-t-elle : « avant, on gagnait un peu, mais actuellement, c’est dure. Nous achetons le poisson entre 1900 et 2000 franc CFA pour revendre à 2500 franc CFA. Ici la demande du poisson est supérieure à l’offre, donc nous continuons toujours à exercer ce commerce, juste pour avoir le prix du savon, sans quémander quelqu’un sinon il n’ya presque plus d’intérêts dans ce commerce » a déploré cette vieil bambara.

Pour sa part Balo Moussa, responsable d’une société de la place spécialisé dans la vente du poisson dit vendre plusieurs espèces, notamment ceux pêchés dans les eaux du Sénégal, de la Mauritanie et du Burkina Faso : « Ce sont les poissons de mer qui marchent le plus chez nous ici, comme le chenssare (un type de poisson Ndlr). L’eau de Selingué commence à tarir, c’est ce qui nous pousse à aller pêcher dans la haute mer, et cela entraine immédiatement la cherté du poisson » a-t-il expliqué.

De son coté, madame Laurence Sidibé du service local de la pêche de Sélingué a dit qu’en 2013, il y a eu une production de 149,72 tonnes, et 9, 800 tonnes de poisson pour la première semaine d’octobre 2015 : « On a un grand problème car malgré toutes cette production, le poisson coûte cher ici plus qu’à Bamako. Dans le marché, il ya des poissons qui coûtent 2000 à 2500 franc CFA, et avec ce prix, la population n’a pas suffisamment de moyens pour se le procurer » a-t-elle conclu.

Il est à rappeler, que même si l’activité de pêche constitue une opportunité à Selingué, il n’en demeure pas moins que des mesures idoines s’imposent pour la protection et la promotion au regard de la surproduction, de plus en plus accentuée et des effets du changement climatique qui affectent le secteur. D’autres mesures comme l’expérience des cases flottantes à poisson pour accroître la production s’imposent.

Ibrahima Sory Diallo envoyé spécial de Guineematin.com à Selingué, au Mali

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