Conakry : un enseignant mis en prison par son directeur pour « avoir démobilisé » ses élèves

Monsieur Alsény Touré, le directeur général du groupe scolaire Kadjatou Barry, sis au quartier Kobayah, dans la commune de Ratoma, accuse l’enseignant Alsény Kaba, d’avoir démobilisé les élèves de son école, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Depuis le 7 octobre 2016, l’enseignant Alsény Kaba est en détention à la maison centrale de Coronthie. Il est poursuivi par le directeur général de ce groupe scolaire, pour avoir commis « des délits  d’entrave à la liberté de travail »au sein de cet établissement. L’affaire a été  déférée au Tribunal de Première Instance de Dixinn ce lundi 6 février 2017 pour être jugée.

Interrogé par le juge, le prévenu Alsény Kaba dit qu’il n’a jamais démotivé un élève de quitter cet établissement. Expliquant la genèse de cette affaire, il a fait comprendre que depuis 15 ans il enseigne dans cette école. Et durant tout ce temps il n’y a jamais eu un quelconque incident ni avec les élèves, ni avec ses collaborateurs, encore moins avec ses supérieurs.

« C’est à partir de 19 novembre 2015, que j’ai commencé à avoir des problèmes tout simplement parce que j’ai défendu mon collègue monsieur  Barry qui a été renvoyé par le directeur général. Comme j’ai estimé que ce monsieur est le plus ancien de l’école et il n’a rien fait étant un père de famille,  je l’ai défendu sur ce côté-là. C’est en ce moment qu’ils sont venus me brandir un acte de licenciement sous l’ordre du fondateur », a-t-il narré.

Après ce licenciement, poursuit-t-il, les enfants se sont solidarisés avec moi, ils sont tous sortis en criant « A bas le directeur ! A bas le fondateur. Maintenant, ils sont en train de dire que c’est moi qui ai incité les enfants à sortir et crier », a-t-il soutenu.

Cependant, le directeur de l’école estime que c’est le prévenu qui a démotivé les élèves et leurs parents en les incitant de quitter son établissent au profit de son école où il est nouvellement recruté. « Monsieur Kaba a fait le porte-à-porte, il a mis les affiches, il a dit aux élèves que mon école ne recrute que des coiffeurs.  Il a contactés les élèves et leurs parents pour les démotiver de mon école. Cela a réduit considérablement l’effectif de mon établissement » a-t-il expliqué.

Pour la suite des débats et la comparution de certains témoins, l’affaire a été renvoyée au jeudi 16 février 2017.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

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