Manifestation à N’Zérékoré : du gaz lacrymogène contre des femmes en colère

Les femmes du district de N’yampara, relevant de la sous-préfecture de Samoé, à 19 km de la préfecture de N’Zérékoré, ont marché ce lundi, 24 juillet 2018, aux alentours du tribunal local. La démarche visait à protester contre la détention du président de leur district à la maison centrale de N’Zérékoré et à demander le départ du substitut du procureur, rapporte Guineematin.com, à travers son correspondant local.

Une centaine de femmes habillées en tenue traditionnelle, nouée à la poitrine, ainsi que des jeunes du district de N’yampara, ont assiégé le palais de justice de N’zérékoré. Les femmes avaient en main des calebasses remplies de décoctions et de produits traductionnels, des balais pour demander la libération d’Elie Panso Hébelamou. Les manifestants en veulent également au substitut du procureur qu’ils accusent d’être le seul responsable de la détention du chef du village suite à une plainte pour destruction d’édifices privés.

Selon nos informations, le chef du district est accusé de destruction de biens et d’une porcherie ayant causé la mort de 4 têtes suite à un conflit domanial.

Interrogé par notre reporter, madame Cécile Loua, la présidente des femmes de N’yampara, a expliqué le motif de leur colère. « Nous sommes là pour réclamer la libération de notre président de district, qui a été arrêté sans motif. C’est un lieu public du village que l’ancien président du district avait vendu à sa sœur, TOHON LOUA. Cette dernière a construit à son tour un premier bâtiment. Ensuite, nous sommes venues dire à la dame pour une première fois de ne plus construire, que c’est un lieu public. Elle a refusé tout en construisant un second bâtiment et une porcherie. Avec ça, le village est revenu vers elle pour lui annoncer la construction d’un stade et d’une école par l’entreprise Forêt Forte qui évolue dans le village. Le maire, le sous-préfet et le préfet sont tous au courant. Quand on lui a dit d’enlever ses porcs, elle a refusé. Avant que la machine ne vienne commencer les travaux, on l’a averti mais en vain. Quand la machine a commencé à travailler, la porcherie a été touchée et quelques porcs sont restés dedans. Après, elle est venue porter plainte contre le président de district au tribunal de première instance de N’Nzérékoré. Maintenant, le président du district est venu réparer son véhicule à N’Nzérékoré. A son retour, il a été attaqué au carrefour de Samoe où le garde de corps du substitut du procureur, Jean Gladio a garé sa moto devant la voiture du président de district, avant de l’envoyer à la gendarmerie le jeudi dernier. Le vendredi, nous sommes venus rester jusqu’à 19h pour demander sa libération, mais en vain. C’est pour cela ce jour lundi, 24 juillet 2018, on s’est mobilisé au village pour venir demander sa libération pure et simple… ».

Toutes nos tentatives de joindre le mis en cause sont restées vaines.

Les autorités locales se sont réunies d’urgence à la préfecture pour essayer de trouver une solution au problème.

Pendant la journée, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants à l’aide du gaz lacrymogène. Deux blessés ont été enregistrés mais il n’y a pas eu d’arrestations.

A suivre !

De N’zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tel: +224620166816

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