Colère des jeunes de Siguiri : le préfet échappe de justesse à une agression

Comme annoncé précédemment, le préfet de Siguiri et la coordination des jeunes des 16 quartiers de la ville sont à couteaux tirés depuis plusieurs jours. Les deux camps s’opposent autour du recrutement de 37 travailleurs de la société Mota-Engil. Ce vendredi, 31 janvier 2020, la tension est montée d’un cran et les jeunes ont failli agresser l’autorité préfectorale, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Siguiri.

Après avoir manifesté, il y a quelques jours, devant les locaux de la préfecture sans succès, les jeunes en colère ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Cette fois, ils ont voulu aller trouver le Colonel Moussa Condé dans son bureau pour protester contre la clé de répartition des 37 places offertes à la jeunesse de Siguiri par la société sous-traitante de la SAG, Mota-Engil. Mais, ils en ont été empêchés par les forces de l’ordre. Les agents ont réussi à disperser les manifestants avant d’exfiltrer le préfet de son bureau.

« Ce matin, nous étions tous au bureau, lorsque nous avons entendu des cris dehors. Je suis sorti et j’ai vu des jeunes munis de cailloux, de bâtons et de bouteilles de bière. Ils ont procédé à des jets de pierres avant d’entrer en masse dans la cour de la préfecture, se dirigeant directement vers le bureau du préfet. C’est ainsi que les agents de sécurité qui étaient là sont intervenus pour sauver le préfet. Les jeunes étaient venus pour lui faire du mal », explique Lancéï Rocky Keïta, le chef protocole du préfet de Siguiri.

En guise de représailles, des jeunes partisans du préfet, qui seraient appuyés par des gendarmes, sont allés attaquer aussi le siège de la coordination des jeunes de la commune urbaine de Siguiri. Ils ont saccagé le local et blessé quelques membres de la structure. « Malgré les avantages accordés au préfet, qui détient à lui seul la part qui devait revenir à la communauté, il s’est permis d’aller chez lui pour recruter ses enfants et ses proches au détriment de la jeunesse de Siguiri. Nous sommes venus donc ce matin pour réclamer notre droit mais le préfet, dans sa logique de dictature, a recruté des loubards protégés par les gendarmes, qui sont venus piller notre siège et blesser 3 jeunes », regrette Noufodé Kadafi Camara, le responsable de la coordination des jeunes de Siguiri.

Pour l’heure, le calme est revenu à Siguiri, mais le préfet reste introuvable. Son véhicule de commandement est tout de même garé devant les locaux de la gendarmerie de la ville.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

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