Covid-19 et racisme : le calvaire d’un étudiant guinéen bloqué en Chine

Mamady Sidiki Condé, ancien journaliste à la radio Parlementaire et vivant en Chine
Mamady Sidiki Condé, ancien journaliste à la radio Parlementaire et vivant en Chine

Depuis plusieurs jours, des africains, surtout des Noirs, sont victimes de stigmatisation et de racisme dans certaines parties de la Chine, notamment dans la ville de Guangzhou, à cause d’une résurgence du Coronavirus. Ces africains, traités comme des pestiférés, sont rejetés et n’ont plus accès à certains endroits et à beaucoup de services. Un véritable calvaire au pays où pourtant le Coronavirus a commencé en décimant plus de 3000 personnes officiellement.

Joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce lundi 13 avril 2020, Mamady Sidiki Condé, ancien journaliste à la radio Parlementaire et vivant en Chine, a expliqué les difficultés que les africains traversent en ce moment.

Même en période normale, les africains ont souvent dénoncé la stigmatisation dont ils sont souvent victimes au pays de Mao Tsé Tsun. Mais, ce qui s’est passé ces derniers jours est plus que choquant, avec des africains qui passent la nuit à la belle étoile parce qu’on leur a refusé l’accès à l’hôtel.

Selon Mamady Sidiki Condé, ancien journaliste à la radio Parlementaire, lui-même est aujourd’hui victime de cette situation. « Ces derniers jours, j’ai remarqué qu’il se passe quelque chose dans la ville de Guangzhou. D’habitude, je pars dans un supermarché d’à côté pour faire mes achats. Dedans, il y a tous les produits africains destinés à la consommation et à moindre coût. Mais, le 6 avril 2020, lorsque je suis parti acheter, on ne m’a pas autorisé à rentrer à l’intérieur. J’ai été obligé de faire mes achats à côté du supermarché avec le triple du prix à l’intérieur du supermarché. Quelque chose que j’avais l’habitude d’acheter à 10 yuan, la chinoise m’a demandé 17 yuan, à prendre où a laisser. »

Selon notre confrère, son cas n’est pas isolé. « L’autre fois, une dame guinéenne nous appelés pour demander le prix des montres et des sacs. Nous sommes allés à un supermarché. Mais, ils nous y ont interdit l’accès. Il y a une application qui est installée, où on peut vérifier si tu as séjourné dans un lieu où il y a eu l’épidémie. J’ai passé au scanner avec la dame. Mais, ils nous ont refusé l’accès également. Dans les ascenseurs, tu te retrouves avec un chinois, il s’éloigne de toi comme si c’est toi qui a envoyé le virus dans leur pays », précise-t-il.

A en croire Mamady Sidiki Condé, le 09 avril dernier, les autorités chinoises ont effectué une chasse aux africains, barricadés de force dans des hôtels où ils sont obligés de payer. « Dans la rue, on te ramasse avec force et on t’envoie dans un hôtel où tu es obligé de payer. Nous, on est enfermé à Tian Xui hôtel depuis le 9 avril. Même pour vider nos poubelles, on nous empêche. Ils ont mis un cadenas au couloir et une colle par derrière. Il y a certains qui ont été envoyés dans des hôtels où ils payent jusqu’à 224 yuans par nuit. Les 14 jours, tu es obligé de payer une valeur de 500 dollars US, à part la nourriture qui est à ta propre charge », a-t-il révélé.

Mamady Sidiki Condé déplore l’inaction des autorités guinéennes face à leur calvaire. « Nous avons contacté notre représentation diplomatique. Mais, ils n’ont rien fait pour nous aider. Ils sont informés. Nous avons une association ici dénommée la Fédération des Étudiants et Stagiaires de Guinée en Chine. L’ambassade est informée et les autorités du pays sont informées. Mais, nous sommes dans cette situation comme s’il n’y a pas une autorité derrière nous. Nous avons lancé un appel à travers notre groupe pour faire des contributions volontaires afin de venir en aide à nos compatriotes qui sont dans cette situation. »

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél: 622 68 00 41

Facebook Comments Box