Boubacar Diallo, élève en classe de 8ème année, est l’une des victimes des violences meurtrières enregistrées le mardi, 12 mai 2020, dans la préfecture de Coyah. Des violences nées d’un mouvement de colère de citoyens qui exigeaient la suppression des barrages installés dans la préfecture pour faire respecter l’interdiction des déplacements des personnes de Conakry vers l’intérieur du pays. Une mesure instaurée par le président de la République dans le cadre de la lutte contre le coronavirus dans le pays.
La répression de ces manifestations par les forces de défense et de sécurité a fait 5 morts, dont Boubacar Diallo, 16 ans, originaire de Mambia dans la préfecture de Kindia. Selon son oncle et tuteur Mamadou Djouma Kanté, le jeune homme a été tué par un militaire alors qu’il ne participait même pas aux mouvements de protestation qui étaient en cours.
« J’ai dit à Boubacar Diallo d’aller au centre-ville de Coyah pour m’acheter du sucre. Lorsqu’il est arrivé au pont Sambaya, il a aperçu les militaires. Ayant pris peur, il a décidé de rebrousser chemin en s’enfuyant. Dans sa fuite, un des militaires a tiré sur lui à bout portant. La balle est rentrée par la nuque pour ressortir au niveau de l’œil », soutient-il. Ce père de famille se dit attristé et choqué par le meurtre d’un garçon « gentil, qui aimait les études et qui n’avait pas de problèmes. » Il sollicite du soutien pour pouvoir engager une action en justice. « Lorsqu’il a été tué, le corps a été déposé à la morgue de l’hôpital préfectoral de Coyah. Dans la soirée, on nous a appelés pour nous dire d’aller prendre le corps sans nous délivrer un document, et nous l’avons inhumé ce mercredi. Nous souhaitons porter plainte pour réclamer justice parce qu’il a été injustement tué. Mais pour cela, nous comptons sur l’accompagnement des personnes de bonne volonté pour nous appuyer dans les procédures », a dit Mamadou Djouma Kanté.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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