Coyah : un policier accuse un gendarme d’avoir tué Abdoulaye Bangoura de 3 balles

Adjudant Alpha Soumah, policier en service au Commissariat Central de Kaloum sur la mort de feu Abdoulaye Bangoura

Comme annoncé précédemment, les manifestations pour dénoncer les abus des agents dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ont fait au moins 5 morts à Coyah dans la journée du mardi, 12 mai 2020. Parmi les victimes, figue Abdoulaye Bangoura, originaire de la commune rurale de Wonkifong, âgé de 30 ans. Ses proches accusent un gendarme de l’avoir abattu de 3 balles, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui s’est rendu dans la famille du défunt.

Adjudant Alpha Soumah, policier en service au Commissariat Central de Kaloum sur la mort de feu Abdoulaye Bangoura

Selon l’adjudant Alpha Soumah, policier en service au Commissariat Central de Kaloum, c’est un agent de maintien d’ordre qui a tiré à bout portant sur son neveu, Abdoulaye Bangoura. « Moi j’étais au service, on m’a téléphoné m’informant de la mort par balle de mon neveu. Je suis venu au lieu du meurtre et une vieille qui était témoin des faits, m’a dit que c’est un gendarme qui lui a tiré dessus. Selon nos informations, mon neveu était chez son ami, en train de regarder un film. Il s’apprêtait à rentrer à la maison lorsqu’il s’est croisé au portail avec un gendarme. Celui-ci lui a dit dès que tu bouges, je vais tirer sur toi. Le petit lui a dit moi, je suis chez mon grand, je suis chez moi ici pour regarder un film. Le gendarme a proféré les mêmes menaces. Pris de panique, le petit a voulu rentrer dans la chambre. Automatiquement, le gendarme a tiré sur mon neveu au niveau de son épaule. Se rendant compte que le petit n’est pas mort, le gendarme a tiré une deuxième fois sur lui encore. Voyant toujours le petit se remuer, l’agent a encore tiré pour une troisième fois sur lui, mais cette fois-ci au niveau du ventre. Et, c’est ce qui lui a été fatale. Lorsqu’il est mort, les jeunes ont envoyé son corps à la morgue de l’hôpital préfectoral de Coyah. Toute la soirée du mardi, et même la nuit, nous n’avons pas pu récupérer le corps. C’est seulement ce matin que nous sommes rentrés en possession du corps de mon neveu pour l’enterrer », a-t-il dit.

Très en colère contre cet acte, l’adjudant Alpha Soumah réclame justice. « Je suis très triste. Et je vous dis, depuis la mort du petit, aucune autorité n’est venue chez nous, personne n’est venu pour ne serait-ce que nous présenter les condoléances. Nous sommes en concertation pour voir si nous allons porter plainte ou pas. Nous ferons tout ce que la famille va décider. Et si elle décide qu’on porte plainte, nous allons le faire », a-t-il ajouté.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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