Mandiana : arrêté pour avoir conduit une prière dans une mosquée, il s’enfuit vers le Mali

Compagnie de la Gendarmerie de Mandiana

Un homme a été brièvement interpellé mardi soir, 12 mai 2020, dans la sous-préfecture de Niantanina, relevant de la préfecture de Mandiana. Il a été surpris en train de conduire une prière dans une mosquée. Sous la pression de plusieurs jeunes de la localité, il a été libéré et a aussitôt pris la fuite, a appris Guineematin.com à travers son correspondant dans la préfecture.

En vigueur depuis bientôt deux mois en Guinée, la fermeture des lieux de culte se heurte à une résistance sur le terrain. Dans plusieurs localités reculées, certains citoyens bravent cette mesure pour aller prier dans les mosquées. C’est ce qui s’est passé le mardi, 12 mai, dans la sous-préfecture de Niantanina, située à 65 kilomètres de la ville de Mandiana. Un groupe de citoyen a été surpris en train d’effectuer la prière de 20 heures dans une mosquée de cette localité. Mahamoudou Sidibé, celui qui officiait la prière, a été mis aux arrêts par une patrouille pilotée par le sous-préfet, Lasso Diakité.

« Le monsieur n’est pas un imam reconnu officiellement, mais c’est lui qui conduisait la prière. Donc, quand les autorités ont été informées, elles ont déployé des agents de sécurité qui ont encerclé la mosquée pour mettre mains sur lui… Nous avons informé toutes les localités de la mesure, mais les gens disent que nous avons reçu de l’argent pour fermer les mosquées », a confié Bo Oumar Diakité, le responsable de la ligue islamique sous-préfectorale de Niantanina.

Juste après son interpellation, Mahamoudou Sidibé a été remis en liberté, grâce à la pression menée par plusieurs jeunes de la localité. Ces derniers se sont mobilisés pour jeter des pierres sur les agents de sécurité. Et, selon le sous-préfet de Niantanina, le mis en cause a aussitôt pris la fuite. « Avec la pression des jeunes, j’ai demandé à ce qu’on le libère pour pouvoir l’arrêter autrement, parce qu’il était convoqué à la préfecture aujourd’hui pour qu’il s’explique. Donc, on voulait attendre qu’il aille s’expliquer à la préfecture pour pouvoir mettre main sur lui. Mais il a pris la fuite et il est parti au Mali », a dit Lasso Diakité.

Après cet incident, le maire de la commune rurale de Niantanina et le responsable de la ligue islamique sous-préfectorale ont été convoqués à la gendarmerie de Mandiana. Ils ont été auditionnés avant d’être remis en liberté.

Mamady Konomakoro Keïta et Abdoulaye N’koya Sylla pour Guineematin.com

Facebook Comments Box