Occupation de la zone déguerpie de Kaporo-Rails : les victimes préviennent les intéressés

Un an et demi après la vaste opération de déguerpissement menée par le gouvernement guinéen à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse (Conakry), des manœuvres sont en cours pour la réoccupation de la zone déguerpie. C’est le collectif des victimes de ce déguerpissement qui a annoncé la nouvelle au cours d’une conférence de presse animée hier, samedi 15 août 2020.

Ces citoyens ont présenté à cette occasion, des lettres qu’ils ont adressées à certaines sociétés et institutions qui seraient intéressées à occuper cette zone, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters qui était sur place.

Le collectif des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse a adressé des courriers aux ambassades du Ghana, du Nigeria, de la Turquie et des Emirats Arabes Unis en Guinée ainsi qu’à la société de téléphonie mobile Orange Guinée. Il leur a fait part de ses informations relatives à leur volonté d’occuper la zone déguerpie, les mettant en garde contre une telle démarche.

Docteur Bachir Barry, président de la commission juridique du collectif des victimes de Kaporo Rails, Kipé 2 et Dimesse

« Les terres de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse ne sont pas des propriétés de l’Etat », ont réaffirmé les déguerpis, assurant qu’ils ont acquis légalement les domaines que le gouvernement leur a exproprié de façon illégale. En guise de preuve, ils ont rappelé les différents arrêtés que les autorités ont délivrés aux occupants de la zone entre 1983 et 1985 et qui prouvent qu’ils sont les propriétaires légaux des domaines qu’ils occupaient.

Le collectif des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse a rappelé par ailleurs, que « le dossier Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse est pendant devant la Cour de justice de la CEDEAO. Les victimes que nous sommes sont déterminées à continuer la lutte pour le triomphe de nos droits », ont prévenu les déguerpis.

Selon le collectif des victimes, ce sont au total, 1 769 bâtiments que le gouvernement guinéen a démolis dans les localités de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse en février et mars 2019, laissant 19 219 personnes sans abri. « Dans cette tragédie provoquée par le régime d’Alpha Condé, la majorité des 3 641 élèves ont dû abandonner les cours en suivant leurs parents dont plusieurs sont rentrés à l’intérieur du pays », a dénoncé le collectif.

 

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com 

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