Les autorités préfectorales de N’Zérékoré s’opposent à la hausse du prix du pain. La préfecture a sommé les boulangers locaux de revenir sans délai sur leur décision relative à l’augmentation de cette denrée très consommée en Guinée. Mais, cette injonction n’est visiblement pas tombée dans de bonnes oreilles, rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.
C’est avec une grande surprise que les habitants de la ville de N’Zérékoré ont constaté ce vendredi, 19 mars 2021, la hausse du prix du pain. La baguette qui se vendait à 2500 francs est passée à 4000 francs, soit une augmentation de 1500 francs. Face à cette situation, les autorités préfectorales ont convoqué les responsables du bureau régional et celui préfectoral des boulangers à une réunion en début de soirée. Au cours de cette rencontre, le directeur préfectoral du Commerce de N’Zérékoré a exigé le retour immédiat à l’ancien prix.
« Je leur ai dit que s’ils n’ont pas de respect pour leur autorité qui est à Conakry, qui a signé un protocole d’accord avec le gouvernement, je ne leur donnerai pas l’occasion. En ma qualité de directeur préfectoral du commerce de N’Zérékoré, j’exige le retour du prix du pain à 2500 francs à partir d’aujourd’hui. Je vais mettre tous mes services techniques à contribution pour vérifier l’effectivité de cette décision sur le terrain. Et aussi, il ne s’agit pas seulement de ramener le prix à 2500 francs, il faut aussi respecter le poids. Si on constate que le poids de 250 ou 300 grammes n’est pas respecté, ça aussi c’est un délit. Et on va saisir la marchandise. Parce que je ne vais pas accepter qu’ils (les boulangers, ndlr) mettent leurs souffrances sur la population », a dit M. Oua Dopavogui.
De leur côté, les boulangers justifient la hausse du prix du pain par l’augmentation du prix de la farine. Ils soulignent que le sac de farine est passé de moins 300 000 francs à 350 000 francs à N’Zérékoré. Mais, vont-ils malgré tout respecter la décision du directeur préfectoral du Commerce ? Le président du bureau régional des boulangers, Abdoul Ghadiri Bah, reste évasif sur la question. « Je ne peux dire à personne de travailler, ni d’arrêter de travailler. Si tu vois qu’en vendant la baguette de pain à 2500 francs tu t’en sors, il faut le faire. Et si c’est le contraire aussi, c’est toi qui sais ce que tu vas faire », a dit ce boulanger.
Sur le terrain, le constat révèle que la sortie du directeur préfectoral du Commerce n’est pas prise en compte par les boulangers. Car la baguette de pain est toujours vendue à 4000 francs dans la ville de N’Zérékoré.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com
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