Transition en Guinée : le cercle de concertation des jeunes lance des journées de concertation des acteurs de la société civile à Conakry

Animé d’un ardent désire de voir la Guinée réussir sa Transition en cours dans le pays depuis le 05 septembre dernier (date de la chute du régime Alpha Condé), le Cercle de Réflexion sur la Transition (CRT) a entamé samedi dernier, 15 janvier 2022, des journées de concertation et de réflexion sur la Transition. Le but est de contribuer de manière significative aux débats constructifs, mais aussi d’agir, d’interpeller et de faire des propositions concrètes pour un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable tout en préservant la paix, l’unité national et la cohésion sociale dans le pays, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

La première journée de cette série de concertations et de réflexions s’est tenue dans la commune de Ratoma. Et, elle a enregistré la présence de plusieurs acteurs de la société civile guinéenne. Mais, selon le président de ‘’La 3ème Dynamique’’, Moudjitaba Barry, ce cadre de concertation va s’étendre dans les prochains jours dans les autres communes de Conakry et de l’intérieur du pays.

Moudjitaba Barry, président de ‘’La 3ème Dynamique’’

« Depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, nous sommes en train de voir des concertations de partout.  Mais, la vraie jeunesse qui a mené le combat n’a pas été appelée. La jeunesse qui s’est battue, qui s’est sacrifiée, a été exclue dans les débats, dans les prises de décisions et même dans les nominations. Donc, il faut qu’on se mobilise pour dire au pouvoir en place, aux acteurs politiques et à toutes les couches sociales que nous sommes présents dans ce pays et que nous sommes toujours prêts à mener le combat pour l’instauration de la vraie démocratie dans l’intérêt de la jeunesse. C’est un cadre de concertation qui concerne toute la jeunesse guinéenne. La commune de Ratoma est la première étape. La semaine prochaine, nous allons partir à Kaloum et jusqu’à l’intérieur du pays. Nous allons faire une concertation et sortir un mémo qu’on va présenter au président de la Transition » a expliqué Moudjitaba Barry.

De son côté, Kéamou Bogola Haba estime que dans la situation actuelle de la Guinée, il est indispensable d’avoir un mouvement citoyen qui a pour unique objectif la réussite de Transition.

Kéamou Bogola Haba, président d’honneur du parti UGDD et porte-parole de l’ANAD

« Le cercle de réflexion dont nous parlons aujourd’hui doit répondre à ces questions : Quand l’armée va partir ? Qu’est-ce qu’elle doit faire pendant cette période ? Quelle organisation citoyenne va se mettre en place ? Les partis politiques se sont organisés en collectif et vous êtes en train de voir ce qui est en train de se passer. De toutes les façons, ils ont des intérêts opposés… Au niveau de la société civile, vous avez les deux branches d’hier. Le CNOSC-G et celle qui ont mené la lutte contre le 3ème mandat au sein du FNDC. Est-ce que c’est sur eux que nous devons compter pour qu’on négocie le retour du pouvoir au civil ou est-ce que c’est avec les syndicats que nous devons compter ? Donc,  nous avons besoin d’un mouvement citoyen qui puisse uniquement avoir pour objectif la réussite de la Transition. Et, ce mouvement citoyen doit être le dénominateur commun de tout ce qui est en train de se passer. Ce mouvement doit être objectif,  courageux… », a dit Bogola Haba.

Pour sa part, Dr Mamady Onivogui, coordinateur du mouvement Elazologa, a laissé entendre que le cercle de réflexion propose une période transitoire de 2 ans. Un délai raisonnable qui pourrait permettre d’exécuter toutes les tâches pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Dr Mamady Onivogui, coordinateur du mouvement Elazologa

« Les problématiques des transitions en Afrique ont un dénominateur commun. Que ça soit au Mali, au Tchad,  en Guinée, jusqu’à présent personne ne sait exactement la durée de la Transition. Et, nous avons vu qu’en Guinée ça fait couler beaucoup de salives… C’est pourquoi, aujourd’hui, le cercle de réflexion sur la Transition a fait un chronogramme que nous avons déroulé devant les Guinéens. Nous nous avons proposé deux (2) ans de transition. Une durée inférieure à 2 ans serait très courte ; et, une durée supérieure à 2 ans serait aussi trop et ça pourrait entraîner  des déséquilibres similaires à ce que nous avons assisté avant l’avènement du CNRD », a Dr Mamady Onivogui.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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