Portrait : qui était l’Erudit Diakhanké Cheikh KARAN SANKOUN de Touba ?

Khalif Elhadj Ibrahima Maïmouna Diaby, petit-fils de Karan Sankhoun Diaby

Les sages contemporains de Touba, perpétuant l’œuvre de leurs ancêtres de Diakha, ont pris la décision de faire mieux connaitre les savants qui ont contribué au rayonnement de ce DAR’L’ISLAM, sur les traces de son fondateur KARAMOKHOBA TOUBA. Parmi ces érudits de Touba,  une attention particulière mérité d’être portée sur le Cheikh KARAN SANKOUNà cause de sa grande contribution au rayonnement de l’Islam et des sciences islamiques.

Le cheikh Karan Sankoun, de son vrai nom Cheikh Muhammad Taslimi ibn (fils de) Cheikh AbdelQader Karan Qutubo ibn Cheikh Muhammad Taslimighan ibn Cheikh Salim Diaby Karamokhoba Touba, fut un érudit et Mufti Diakhanké de renom, reconnu par tous ses contemporains comme un généreux ouléma aux plus hauts degrés des sciences islamique « Alimoun’Mawsou’Iyyou » en plus, d’un « Waliyyou », un rapproché d’Allah (SbT) et bien-aimé du prophète Muhammad (psl).

BIOGRAPHIE

Il est le second fils du célèbre Karan Qutubo, dont il héritera du savoir et de la baraka. Sa mère est Fatimata Ibrahima, dite « Fanta Diakhaby », une dame réputée pour sa piété. Savant hors pairs, Karan Sankoun se distingue de nombreux érudits Diakhanké et/ou Foulah du Fuuta Jallon par son érudition hors norme et son vaste savoir, reconnu par tous les oulémas, Mufti et Mukkadam comme l’un des plus grands érudits de la Sénégambie (Guinée, Sénégal, Gambie actuelle, Gabou en Guinée Bissau…) de son époque.

Il aura également été le Mufti de Touba de son temps, Cheikh de Haut rang de la Tariqqa Khadriyya suivant une silsila de renom, personnage influent tant au Fuuta Jallon, au Kakandé (Boké jusqu’à Boffa) et en Haute Guinée (Kankan) qu’au Sénégal dont la famille DIABY GASSAMA est originaire par son ancêtre le Cheikh Muhammad Fatima DIABY de Boundou Didé, localité du Sénégal oriental, région de Tambacounda.

Convoqué par les colons Français, il refusera de se cacher et ira courageusement répondre avant d’être arbitrairement mis aux arrêts à Touba le 30 mars 1911, avant d’être déporté pour une prison de Port-Etienne (actuelle Nouadhibou) en Mauritanie.

Lors de son arrestation, il imposera le calme aux Diakhanké au bord de la révolte, leur rappelant la voie de KARAMOKHOBA TOUBA à savoir ses recommandations à une vie hors de toute violence systématisée par la théorie théologique du « Djihad an Nafs » (guerre de l’âme) et de l’étude.

KARAN SANKOUN payera lourdement pour son attitude de savant indépendant et pour les inquiétudes que l’Islam donnait à l’autorité coloniale dans le contexte.

Un arrêté du Gouverneur général de Guinée Française, en date du 21 juin 1911, le condamne à 10 ans d’internement, et fixe le lieu de cet internement à Port-Etienne. Il y sera immédiatement transporté avant d’être ramené quelques années plus tard à Dakar en résidence surveillée.

Durant ses années de privations, il sera encore reconnu par tous ceux qui l’auront côtoyé pour sa piété et son érudition hors pair par tous, et sera libéré pour rejoindre Touba en 1917 après plus de 7 ans d’emprisonnement au total, lors d’un retour qui est resté gravé dans les annales et les mémoires.

DATES IMPORTANTES

DATE ET LIEU DE NAISSANCE : né vers 1825 à Touba, décédé en 1925 à Touba.

BIOGRAPHIE : Il a laissé à la postérité 9 enfants, dont la descendance vit en harmonie avec leurs cousins de la grande famille de Karambaya, tous descendants du fondateur de Touba.

Ce sont : 5 fils : El Hajj Umar Banfa DIABY (Makakolibanta) ; Elhajj Ibrahima Soriba Kéba (Makakolibanta) ; Elhajj Umouna Muhammad Fodé (Touba) ; Karan AbdulKhadre Awo (Touba) ; Elhajj Oumou Sidya (Touba) —- /// —- 4 filles : N’na Mariama ; Hadja Madjouba ; M’bingui ; Nafissatou.

BIBLIOGRAPHIE

Il fut l’un des plus grand érudit et enseignant Diakhanké du début du XXe siècle, auteur prolifique de près de 55 livres traitant exhaustivement de toutes les sciences islamiques arabes sans exception, telles que At’Tafsir, Al’Fiqh, Adab’l’Arabiya, Al’Oussul, Qawa’Idou’Arabiyya, etc. et même la médecine !

ARRESTATION : Touba le 30 mars 1911

CONDAMNATION : 21 juin 1911

LIBERATION : Retour à Touba en 1917

FIN DE VIE : De son retour à son décès, il fera profiter de sa science à toutes les familles de ses frères de Karambaya, ainsi qu’aux Diakhanké et à la Ummah dans son ensemble, en s’adonnant sans relâche à enseigner toutes sciences de l’Islam, d’où son surnom « SANKOUN » exprimant l’idée de la pluie battante et de la générosité divine.

Il faut rappeler que KARAN SANKOUN a de son vivant été honoré et choyé par tous les plus savants de la sous-région de son époque, tel qu’entre autre le Cheikh Maodo Malik SY de Tivavouane, Tierno Bubbah Aliou Ndiyan et Tierno Usman Kossa de Labé, Cheikh Sidya Babah de Boutilimit, etc…

Son influence fut grande, et il aura grandement contribué à l’islamisation des peuples et à la qualification des élites par la formation d’innombrables érudits et ulémas, qui se dissémineront dans toute l’Afrique de l’ouest.

Il décédera dans la paix en 1925 à Touba, entouré et choyé par tous les savants et muftis de la sous-région, tout le Diakha et la Ummah islamique.

FONDATION DE « KARAN SANKOUN LA SAGUINLOUN »

Suite à des réflexions en cours depuis plusieurs années sur la préservation de son héritage, les Jakhankés en général et ses descendants en particulier, sur l’instigation et l’accompagnement des Cheikhs et notables de la famille SANOUSSIYA (descendants de Cheikh Muhammad Sanoussi, fils de Karamokhoba Touba) et avec l’accord de la famille SANKOUNYA à savoir les descendants de KARAN SANKOUN représentés par son Khalif ElHajj Ibrahim DIABY, il a été décidé de perpétuer et vulgariser son œuvre, en initiant la commémoration de son retour à Touba en 1917 dénommée : « KARAN SANKOUN SAGUILOUN »

LA 2ème EDITION DE LA CELEBRATION « KARAN SANKOUN LA SAGUILOUN »

La célébration est placée sous le symbole de l’union des descendants de KARAMOKHOBA TOUBA et de DIAKHA autour de l’objectif premier de la fondation de Touba par les pieux savants devanciers, la vulgarisation des sciences de l’Islam dans la paix, la cohésion sociale et le renforcement de la foi musulmane.

Sur l’autorisation d’Elhadj Ibrahim DIABY, Khalife actuel de KARAN SANKOUN et avec l’accompagnement des Cheikhs et Notables de la famille SANOUSSIYA et des sages de DIAKHA, c’est avec un grand honneur que nous avons le plaisir de vous faire part de l’organisation de la 2 e édition annuelle de la célébration du « KARAN SANKOUN LA SAGUILOUN » devant se tenir le 6 et le 7 Mars 2022 dans la cité religieuse de Touba, sous-préfecture de Touba, préfecture de Gaoual en Guinée.

A cette occasion, des conférences, célébrations, prières, sacrifices et actes de charités seront faits pour sanctifier et remercier ALLAH (sbt), en accord avec la sunnah du prophète (psl) de l’Islam qui a encouragé les musulmans à œuvrer pour le bien entre eux.

Rappelons que le prophète Muhammad (psl) a dit : « lorsque l’homme décède, toutes ses œuvres s’arrêtent sauf trois … dont un descendant qui prie Allah (sbt) pour lui ». Qu’ALLAH Le Très Haut nous permette de bénéficier ensemble de ce grand travail, dans ce bas monde et dans l’au-delà – Wa Salam.

Khalif Elhadj Ibrahima Maïmouna Diaby, petit-fils de Karan Sankhoun Diaby

Elhajj Ibrahima ibn AbdulKhadre Awo ibn Karan Sankoun

KHALIF de KARAN SANKOUN DIABY

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