Le président du district de Tatakourou (dans la sous-préfecture de Doko), Karim Simangan, et les membres de son bureau sont accusés d’un détournement de plus 100 milliards de francs guinéens. Cet argent constituerait la recette du district issue de diverses activités d’exploitation d’or dans cette localité de la préfecture de Siguiri. Ce scandale a été révélé hier, mardi 21 février 2022, par Bakari Simangan, ancien secrétaire du bureau du district de Tatakourou.
Selon les informations confiées au correspondant de Guineematin.com à Siguiri, Karim Simangan et son équipe sont à la tête du district de Tatakourou depuis 2010. Et, dans cette localité, le bureau du district engrange assez de recettes, grâce à l’exploitation artisanale et semi-industrielle. Malheureusement, à en croire Bakari Simangan, ces recettes sont souvent détournées par Karim Simangan et les membres de son bureau.
« La situation est grave chez nous (à Tatakourou) aujourd’hui. Depuis l’arrivée de cette équipe, notre district n’a bénéficié d’aucun avantage. Pourtant, nous faisons entrer l’argent ; mais, ils se le partagent. Quand je prends par exemple l’exploitation artisanale des mines, le revenu du village est de 10% de 2010 à 2012. Nous avons fait encaisser 1, 835 kilogrammes d’or. Mais, tout ça est parti où ? Les machines détectrices d’or, de 2012 à 2013, le montant s’élève 2 680 000 000 francs guinéens ; et, de 2015 à 2017, le montant s’élève à 1 800 000 000 francs guinéens. Le revenu des tricycles, de 2012 à 2013, s’élève à 7 776 000 000 francs. Pour les machines Laverie, le montant s’élève à 6 720 000 000 francs. Le revenu des pelles s’élève à 8 640 000 000 francs guinéens, de 2018 à 2020. Les camions bennes, de 2018 2020, la somme s’élève à 2 160 000 000 francs. Les balanciers, de 2012 à 2017, le montant s’élève à 1 771 200 000 francs.
Il y a 20 poclains qui travaillent sur le sol de Tatakourou. Et, chaque poclain paie 1000 000 francs guinéens par jour. De 2018 à 2021, le revenu des poclains s’élève à 29 760 000 000 francs guinéens. Il y a une forme d’exploitation d’or qu’on appelle ‘’Irini’’ qui est exercée par les burkinabés. Nous avons 500 burkinabés qui y travaillent ; et, ils paient 100 000 francs par jour et par personne. Et, depuis 4 ans, c’est-à-dire de 2017 à 2021, cette forme d’exploitation est pratiquée. Et, le revenu s’élève à 6 200 000 000 francs guinéens.
Ce sont quelques preuves qu’on vous donne parmi tant d’autres. Nous avons demandé aux autorités d’ouvrir un audit, mais cela a été classé sans suite. Aujourd’hui, nous souffrons, le village n’a pas de forage, n’a pas d’école digne. Mais, où sont les revenus du village ? Entretemps, le président du district fait des constructions à Conakry, Kankan, Siguiri et des écoles privées. Il roule dans les voitures qu’un préfet serait incapable de payer », a expliqué Bakari Simangan.
Joint au téléphone par rapport à ces accusations de détournement, Karim Simangan n’a pas voulu faire de commentaire. « Je ne peux pas parler sans l’autorisation des membres de mon bureau », a-t-il coupé court.
De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com
