On s’achemine vraisemblablement vers une nouvelle crise politique aux conséquences incertaines en Guinée. C’est en tout cas ce qui ressort des déclarations tenues par Mamadou Cellou Baldé, le coordinateur des fédérations de l’UFDG de l’intérieur, lors de l’assemblée générale hebdomadaire de cette formation politique, ce samedi 28 mai 2022. L’ancien député uninominal de Labé a déclaré que l’affrontement entre le CNRD (la junte militaire au pouvoir) et le peuple de Guinée est inévitable.
« Après une observation de neuf mois, nous sommes arrivés à la conclusion que le CNRD est devenu un courant politique pour ne pas dire un parti politique. En lieu et place des acteurs politiques, ils sont dans des velléités claires de rester au pouvoir aussi longtemps que cela peut se faire. Et donc, quand nous avons suivi tous les actes posés par le CNRD, notamment les violations récurrentes de la charte de la transition, que ça soit pendant la mise en place du CNT, que ça soit la mise en place d’un cadre de concertation en lieu et place du cadre de dialogue que nous avons réclamé, conformément à l’article 77 de la charte de la transition, que ça soit le fait de ramener la validation de ce que moi j’ai appelé une bêtise (la durée de la transition) au niveau du Conseil national de la transition, qui n’avait ni la qualité, ni les compétences, selon la charte, de le faire, nous sommes arrivés à une conclusion comme quoi, avec le CNRD, l’affrontement avec le peuple de Guinée est inévitable.
Nous avons adhéré à des déclarations, nous avons adhéré à des communications, nous avons adhéré à ce que nous avions pensé être la conviction intime et profonde du colonel du 5 septembre avec ses amis des Forces spéciales. Mais aujourd’hui, le constat est amer, le constat est regrettable. En lieu et place d’une transition politique, ils veulent nous narguer, ils veulent se maintenir au pouvoir », a-t-il déploré, avant de fustiger aussi « l’acharnement » contre Cellou Dalein Diallo. Depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, le président de l’UFDG a perdu sa résidence à Dixinn, sa maison à Labé et sa plantation à Coyah sont dans le viseur des autorités et il est également convoqué le 13 juin prochain devant la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) pour des faits présumés de détournement de deniers publics, corruption d’agents publics et enrichissement illicite. Pour ce responsable de l’UFDG, ces agissements de la junte militaire sont intolérables.
« Le président Cellou Dalein Diallo est persécuté, en raison de son leadership politique, il est persécuté, parce qu’il n’y a aucune autre alternative crédible par rapport à la gouvernance de notre pays, par rapport aux prochaines élections, en dehors de l’UFDG et de Cellou Dalein Diallo. C’est le seul candidat potentiel présidentiable à l’issue de la transition, que nous voulons très courte. Mais je vais dire ceci au CNRD, il y a un adage qui dit que le bébé ne se prive pas de jouer avec les seins de sa mère, c’est naturel, il tête. Mais, le bébé jamais le pantalon de son père. Que cela soit su et entendu par le CNRD. Cellou Dalein Diallo, ce n’est pas un jouet, ce n’est pas n’importe qui dans ce pays. Cellou Dalein Diallo, c’est le futur président de la République de la Guinée. Nous ne tolérerons pas ces actions à son encontre », prévient Mamadou Cellou Baldé, tout en précisant qu’ils ne se soumettront pas à l’interdiction des manifestations annoncée par le CNRD. « Nous ne nous soumettrons pas à cette décision. Nous manifesterons sur les voies et places publiques. Que cela soit su et entendu ».
Mamadou Yaya Diallo et Ibrahima Bah pour Guineematin.com
