Gestion des MUFFA et MC2 (Afriland First Bank) : Amadou Oury Camara poursuivi pour 106 milliards GNF

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Jugé pour abus de confiance et escroquerie, Amadou Oury Camara, employé au département commercial à Afriland First Bank, a comparu hier mardi, 8 novembre 2022, au tribunal de première instance de Kaloum. Il est poursuivi dans une affaire de 106 milliards GNF par les présidentes des Conseils d’administration des Mutuelles financières des femmes africaines (MUFFA). Des accusations qu’il rejette en bloc, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La MUFFA est née d’une volonté de doter les femmes africaines, démunies ou exerçant dans l’informel, d’instruments financiers leur permettant de répondre à leurs besoins individuels et familiaux. Cette initiative, mise en place sous le régime Alpha Condé, était très observée par les femmes et jeunes dans le cadre de leur inclusion financière. C’est dans le cadre de la gestion de ces fonds que des soupçons de malversations sont apparues et qui valent des ennuis judiciaires à Amadou Oury Camara.

A la barre, le prévenu a balayé d’un revers de la main les accusations de tromperie mises à sa charge. « De 2010 à 2021, nous avons accompagné 136 Mutuelles Communautaires de Croissance (MC2) et MUFFA. Entre 2010 et 2016, tout allait bien ; mais, à partir de 2017, nous avons commencé à avoir des difficultés de recouvrement de l’argent. Au total, 106 milliards ont été mis à disposition des MUFFA et MC2. Aujourd’hui, ces 136 MC2 et MUFFA sont répartis en trois catégories : il y a une catégorie de 30% qui ont décidé de continuer de travailler avec nous, il y a une autre d’une cinquantaine qui nous ont promis de payer leurs crédits à la banque, et le troisième groupe, ce sont eux qui sont une dizaine de MUFFA à refuser de payer le reliquat. C’est pourquoi, ils ont porté plainte. Comme les parties civiles ne sont pas en mesure de rembourser la banque, et puisqu’elles savaient qu’une procédure allait être engagée par celle-ci, c’est pourquoi elles ont anticipé leur plainte contre ma personne qui est le gérant. Afriland First Bank est le parrain des MUFFA. Chaque MUFFA est autonome et indépendante, comme une association de microfinances qui a un agrément et qui donne des crédits à ses clients. L’État guinéen n’a mis aucun franc dans l’accompagnement de ces MUFFA, c’est la banque qui a tout donné. L’État guinéen avait prévu une somme de 50 milliards comme fonds de garantie en cas de difficultés de remboursement pour les MUFFA. Un montant qui n’a jamais été touché par la banque jusqu’à date. Ce groupe là (les parties civiles), détient les 60% des 106 milliards que les MUFFA restent devoir à la banque. Il y a des responsables de MUFFA dans cette procédure qui nous doivent 2 milliards voire 3 milliards GNF pour certains. Les 87 MUFFA sont où aujourd’hui ? Pourquoi c’est les 10 MUFFA qui portent plainte. Je ne reste devoir à personne.  Je me demande pourquoi c’est ma personne qui est visée pas la banque », a expliqué le point focal des MUFFA et MC2 en Guinée.

Pa ailleurs, le prévenu est revenu sur le début de ses ennuis avec cette histoire d’escroquerie et d’abus de confiance. « Ils sont allés voir le directeur de cabinet de la présidence (Djiba Diakité, NDLR). Ce dernier m’a invité à son bureau pour des explications. Séance tenante, après les explications, le directeur de cabinet a mis en place une commission de crise pour gérer le problème. Soudain, dans la matinée du 17 octobre 2022, je vois des agents de la DPJ qui viennent m’arrêter dans mon bureau », a indiqué Amadou Oury Camara.

Le tribunal a renvoyé le dossier au 22 novembre 2022 pour la suite des débats.

Malick DIAKITÉ pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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