Guinée : Amnesty international lance 2 campagnes pour lutter contre les VBG en milieu scolaire

C’est au Lycée 02 octobre dans la commune de Kaloum que l’ONG Amnesty international a lancé ce vendredi, 24 novembre 2023, les deux campagnes de sensibilisation pour lutter contre ce fléau dans les milieux scolaires. Il s’agit de “16 jours d’activismes” et “écrire pour les droits de l’homme”. La cérémonie a eu lieu en présence d’une délégation du ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, a constaté le reporter de Guineematin.com dépêché sur place.

Souleymane Sow, directeur d’Amnesty international Guinée

« Nous avons lancé notre rapport sur les violences sexuelles en Guinée notamment les cas de viol, nous avons obtenu avec le ministère de l’Enseignement pré-universitaire une convention qui nous permettait un accès dans tous les établissements scolaires de la Guinée pour mener des campagnes de sensibilisation et d’éducation aux droits humains grâce notamment à l’appui du service genre et équité du ministère, qui s’est investi pour nous accompagner sur des sujets aussi cruciaux que les violences basées sur le genre. Et quand nous parlons de ces violences, que ça soit les violences sexuelles, les viols ou le harcèlement parce qu’il y’en a de plus en plus et c’est pour cela d’ailleurs qu’avec le ministère de l’Enseignement Supérieur nous allons organiser des conférences spécialement sur le harcèlement parce qu’aujourd’hui que ça soit dans l’enseignement Pré-universitaire, que ça soit dans nos universités, il y a cette question qui revient de plus en plus », a expliqué le directeur d’Amnesty international Guinée, Souleymane Sow.

Après ce lancement, les actions de sensibilisation vont s’étendre à l’intérieur du pays où plusieurs universités sont ciblées pour abriter des conférences consacrées à la lutte contre les violences basées sur le genre.

« Nous avons par exemple 10 conférences dans les institutions d’enseignement universitaire que ce soit à N’Zérékoré, à Kankan, Faranah, Labé, Kindia ou Boké. Nous allons partir avec le ministère de l’Enseignement Pré-universitaire, mais on aura aussi d’autres activités dans l’enseignement avec le service genre et équité. Je sais par exemple qu’ils ont un code de conduite et nous allons nous investir pour sa vulgarisation pour que les élèves et les étudiants sachent qu’il y a des structures (l’OPROGEM, la brigade de la gendarmerie) qui existent, et que le monitoring soit fait afin que la sensibilisation continue pour que les élèves, les étudiants et les parents d’élèves soient impliqués en vue de lutter contre ce fléau », a ajouté M. Sow

De son côté, le conseiller chargé des questions de législation scolaire au MEPUA se réjouit des actions de l’ONG international et il promet que son département va l’accompagner.

Aboubacar Mandela Camara, conseiller chargé des questions de législation scolaire au MEPUA

« C’est pour nous un réel plaisir de recevoir Amnesty international qui fait partie des ONG constantes et persévérantes, sérieuses qui œuvrent inlassablement pour le respect des droits de l’homme sur le terrain. Il n’y a pas longtemps nous avons assisté au viol suivi même d’assassinat d’une jeune fille dans une concession scolaire. Cette situation alarmante et ahurissante a interpellé tout le monde. Donc aujourd’hui s’il y a une ONG porteuse d’une telle initiative de campagne de sensibilisation, d’activisme pour le respect des droits de l’homme en général, la lutte contre les violences en milieu scolaire en particulier, nous en tant que département notre rôle c’est de saluer l’initiative et de l’accompagner. Donc nous accompagnons cette initiative, qui s’inscrit en droite ligne avec les activités que nous menons déjà au niveau de notre département à travers notre service genre et équité en terme de sensibilisation, en terme de conscientisation pour la lutte contre les VBG en milieu scolaire », a indiqué Aboubacar Mandela Camara.

Par ailleurs, il invite les élèves à maîtriser les outils qui seront mis à leur disposition, mais surtout de les appliquer pour éradiquer le phénomène. Et il annonce qu’un numéro vert sera mis en place par le ministère pour signaler les violences dans les établissements scolaires.

Parmi la quatre-vingtaine d’élèves mobilisés dans la salle de classe pour suivre le panel dédié aux VBG, Mohamed Sylla dit s’engager à les stopper.

Mohamed Sylla, président du comité de coordination du lycée 02 octobre.

« C’est un sentiment de satisfaction et de joie de participer à cette conférence. À travers cette conférence je m’engage pour être un acteur qui va stopper cette violence en milieu scolaire », a promis le président du comité de coordination du lycée 02 octobre.

Pour sa part, Morkany Camara, proviseur du Lycée 02 octobre compte faire le maximum pour pérenniser la sensibilisation dans son école.

Morkany Camara, proviseur du Lycée 02 octobre

« Je vais faire de mon mieux pour que de telles activités puissent se faire permanemment dans mon établissement pour que cette conscientisation soit au point », a-t-il dit.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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