Crise à l’UDG : Mamadou Sylla qualifie les frondeurs de fous

Elhadj Mamadou Sylla, président UDG

Le député et richissime homme d’affaires, Elhadj Mamadou Sylla, n’est plus en odeur de sainteté avec son ancien secrétaire général, Alsény Kolia Sylla. Ce dernier a annoncé la destitution de l’ancien président du patronat guinéen de la tête de l’Union Démocratique de Guinée (UDG). Mais, Mamadou Sylla trouve cette décision absurde et qualifie ceux qui l’ont prise comme étant « des fous », a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La décision de démettre Elhadj Mamadou Sylla de la présidence de l’UDG, est sortie de l’assemblée générale extraordinaire du parti, tenue le 31 mai 2018 sous la présidence du secrétaire général de la formation politique, Alsény Kolia Sylla, selon le procès-verbal de la rencontre dont Guineematin.com a eu copie. Ce document souligne que ce sont 164 responsables des structures du parti qui ont pris part à la rencontre ou qui se sont fait représenter en plus d’autres invités qui étaient présents.

Ces responsables de l’Union Démocratiques de Guinée ont accusé Elhadj Mamadou Sylla, le président du parti, de gérer l’UDG de façon « calamiteuse et personnelle dans le seul but de servir ses intérêts ». Ils l’ont reproché également de népotisme : « Dans l’alliance avec le RPG-Arc-en-ciel aux élections législatives, cinq des dix personnes de l’UDG inscrites sur la liste nationale, étaient des membres de sa famille », soulignent les frondeurs.

A ces griefs, ils ajoutent d’autres comme la nomination des cadres aux postes de responsabilité en violation des textes du parti, le remplacement du secrétaire général, l’instabilité du parti dans ses alliances, tantôt avec le pouvoir (2013-2017), tantôt avec l’opposition, (comme actuellement)…

Pour toutes ces raisons, ils ont adopté cinq résolutions dont entre autres : « La démission de tous les membres présents et ou représentants à cette assemblée de leurs postes respectifs dans les structures du parti ; la destitution de monsieur Elhadj Mamadou Sylla au poste de président de l’UDG et la convocation d’un Congrès extraordinaire du parti dans un mois ».

Les frondeurs ajoutent qu’en attendant la tenue du nouveau Congrès, interdiction est faite à Mamadou Sylla d’utiliser la qualité de président du parti et l’information est portée au ministère de l’administration du territoire pour toutes fins utiles.

Interrogé sur ces décisions par Guineematin.com, Mamadou Sylla n’a pas caché sa colère : « C’est des fous. Quand quelqu’un parle, il faut analyser ce qu’il dit. Ils vous ont invités à la maison de la presse pour décider de démissionner ensemble… Quand quelqu’un démissionne de quelque chose, est-ce qu’il a le droit de parler de cette chose ? C’est juridique ça. Nous, on peut porter plainte contre eux et contre ceux qui vont les aider à faire cette propagande », a-t-il réagi.

Le député de l’UDG dit avoir reçu le PV, dont la lettre de transmission a été signée le 5 juin. Mais, il a relevé des incohérences contenues dans le document : « Quand dix personnes se réunissent, il faut qu’elles disent c’est où et quelle est leur adresse. Moi j’ai contacté par exemple Yalikha Yansané, citée par eux comme faisant partie (des frondeurs ndrl), elle était étonnée du contenu du document », souligne Mamadou Sylla.

A la question de savoir ce qu’il entend faire face à cette à cette situation, le président de l’UDG prévient. « S’ils continuent d’utiliser les couleurs du parti et de parler en son nom, l’avenir nous le dira. Même à Kolia, les gens me disent de ne pas les écouter. C’est la malédiction qui les suit. Ce sont des fantômes. On continue de travailler sur le terrain. On va consulter nos avocats et voir ce qu’il y a lieu de faire », a indiqué Elhadj Mamadou Sylla.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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