Procès de la donneuse de grossesses : les prétentions de la partie civile

C’est une affaire qui avait fait beaucoup de bruit à Conakry. Madame Fanta Camara, plus connue sous le nom de H’Na Fanta, est cette dame qui avait été présentée comme ayant des dons d’aider les femmes à tomber enceinte. Après plusieurs plaintes, la bonne femme à été arrêtée par les services du colonel Moussa Thiegboro et entendue avec deux de ses présumés complices. Leur procès se tient depuis ce jeudi 05 avril 2018 au tribunal de Mafanco, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Elles sont plus de 1000 femmes qui auraient été victimes de H’Na Fanta, qui administrait des produits de la pharmacopée à des femmes désireuses de concevoir. Domiciliée à Dabompa, commune de Matoto, la bonne femme a reçu de nombreuses femmes dans son officine. Interrogée à la barre, la prévenue a dit que c’est des produits qu’elle administre mais que c’est Dieu qui donne l’enfant. Le problème est que de nombreuses femmes ont passé parfois plus de 2 ans et demi de « fausse grossesse ».

Après des débats très passionnants, les plaidoiries et réquisitions ont commencé au tribunal de Mafanco.
L’avocat de la partie civile, maître Seny Kamano a dit que « c’est une entreprise chimérique montrée par les 3 prévenus pour mener une vie de pacha. Si vous demandez à une femme d’avaler un caïman pour faire un enfant, elle le fera. C’est de l’escroquerie pure et dure qui a coûté des centaines de millions à mes clientes qui sont plus de 1000 personnes ».

En outre, maître Kamano a dit que les 3 prévenus ont administré des produits dangereux pour la santé. « Ils ont mis en danger la vie d’autrui, il y a exercice illégale de la profession de médecin. Elles ont ingurgité des produits qui ont affecté leurs intestins et leurs appareils génitaux. Le faux médecin, qui est laborantin, Etienne Gnanamou a agi en tant que médecin dans une clinique illégale pour servir de complice à H’na Fanta. Quant à M’Mah Soumah, c’est elle qui met les produits dans les sachets pour donner aux femmes en leur prodiguant des conseils sur l’utilisation des décoctions. Elle n’est pas complice mais coauteure », a expliqué l’avocat.

Maître Kamano a rappelé que ses clientes ont déboursé de fortes sommes d’argent pouvant aller jusqu’à 2 millions de francs guinéens par femme.

C’est pourquoi, maître Kamano va demander au tribunal de condamner solidairement les 3 prévenus à payer 200 milliards de francs guinéens comme dommages et intérêts. Il va également demander d’ordonner la contrainte par corps.

Pour rappel, N’Na Fanta, Étienne Gbanamou et N’hmah Soumah sont sous mandat de dépôt depuis le 17 janvier 2018.

À suivre !

Du TPI de Mafanco, Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

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