Le sous-préfet de Djalakoro sur le conflit frontalier : « les guinéens ont été dépossédés de leurs biens »

le sous préfet de Djalokoro

Lancei Kouyaté, sous préfet de DjalokoroAu cours de son reportage à Mandiana, le long de la frontière guinéo malienne, notre envoyé spécial a rencontré Lancei Kouyaté, sous-préfet de Djalakoro pour sa version des faits. A rappeler que ce conflit a opposé des citoyens de Gnawoulenin, Sananfara, Kobadalen, Samaya (localités situées en République du Mali) à ceux des localités de Kantédou- Balandou (se trouvant  en République de Guinée).

Populations de DjalakoroSelon monsieur Lancei Kouyaté, il a été informé d’un affrontement dans sa juridiction administrative, dans la matinée du mercredi 25 février 2015. Ce conflit, dit-il, a éclaté entre ‘’les villages maliens situés le long de la frontière et ceux de la Guinée situés le long de même frontière’’.

Pour le sous-préfet de Djalokoro, se sont ‘’des citoyens civils maliens qui seraient venus arrêter  et retirer les machines de détection d’or des Guinéens, bien avant l’affrontement. C’est ce qui aurait mis le feu aux poudres’’, a dit Lancei Kouyaté qui a accepté de recevoir notre envoyé spécial dans la sous-préfecture qu’il dirige, Djalakoro.

Le sous-préfet a déploré que « des citoyens soient dans une position de faiblesse car leurs voisins et certains cohabitants avec lesquels Kantédou a des alliances, viennent s’imposer sur eux et sur la terre de leurs ancêtres ». Ce qu’il trouve inacceptable.

Selon monsieur Kouyaté, les autorités locales avaient souhaité que le problème soit traité à l’amiable. C’est pourquoi elles avaient sollicité auprès des notables de Kantédou et de Gnawoulenin une rencontre, en vue de résoudre le litige, en restituant les machines enlevées des mains de leurs propriétaires. Donc, une mission aurait été dépêchée dans ce village et dans la sous préfecture malienne de Kangaba d’où relève Gnawoulenin. Mais, malheureusement, la mission a été très mal accueillie tant par les populations locales maliennes, les sages que par les autorités locales, regrette le sous-préfet, Lancei Kouyaté.

Le poste de santé de Kantédou
Le poste de santé de Kantédou

Poursuivant son explication, la première autorité de Djalokoro a dit à guineematin.com qu’au ‘’retour de la mission, une correspondance a été adressée au sous-préfet de Kangaba (Mali), lui demandant de prendre des mesures avant que le pire ne se produise. Mais, ce fut un silence radio. Les Maliens eux ont continué à exploiter la zone, tout en empêchant les Guinéens d’en faire autant Or, le domaine se trouve dans le territoire guinéen.’’

Le sous-préfet expliquera ainsi que c’est cette attitude qui aurait poussé la population guinéenne riveraine de cette mine à se révolter et à  occuper la mine.

Pour le numéro un de Djalakoro, le conflit survenu dans la mine de Djoubadaala a été transporté et transformé en un règlement de compte.

« Les maliens qui ont quitté Djoubadaala sont allés détruire tous les biens des Guinéens se trouvant dans les autres mines maliennes. Selon des informations reçues à propos, toutes leurs habitations et leur contenu ont été brulés. Les guinéens ont été dépossédés de tous leurs biens et le reste a été incendié, y compris des motos », rapporte Lancei Kouyaté, ajoutant que des guinéens seraient en otage sur le sol malien.

Enfin, l’envoyé spécial de Guineematin.com a personnellement rencontré plusieurs blessés graves, le dimanche 1er mars 2015. Quand nous étions sur le terrain, il y avait des chasseurs guinéens qui étaient là et qui assuraient la sécurité avec deux pik-up de la gendarmerie nationale qui sont postés à Kediana. Pendant ce temps, un nombre impressionnant de gendarmes maliens étaient visible de l’autre côté de la frontière.

Nous y revendrons.

De retour de Djalakoro, Mamadou Sounoussy Diallo pour Guineematin.com

Tél. : +224 622398283

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