CMIS de Bambéto : le marché des prisonniers interpellés lors des manifestations

CMIS 2, compagnie mobile d'intervention et de sécurité Deux jours après les manifestations politiques à Conakry, le lundi 13 et mardi 14 avril 2015 à Conakry, plusieurs personnes restent encore en détention, notamment à la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS) de Bambéto. Ce matin, quand une journaliste de Guineematin.com s’est rendue sur les lieux, des parents y couraient encore pour essayer de faire libérer leurs enfants.

« Si vous voulez des informations, allez voir le colonel Kassé. Nous, nous sommes structurés. Voilà, partez là-bas… », a notamment dit un responsable de la CMIS de Bambéto à notre reporter ce jeudi 16 avril 2015, alors qu’on voulait comprendre le nombre de personnes incarcérées sur ces lieux.
Pour leur part, les nombreux parents qui y défilaient à la recherche de leurs enfants, maris et autres proches disparus des quartiers lors des dernières manifestations, l’inquiétude gagne les esprits.
Mamadou Saliou, oncle d’un détenu, explique que son neveu aurait été arrêté  à domicile. « Ils nous ont dit qu’ils l’ont arrêté à la manifestation. Mais, nous nous savons qu’ils l’ont arrêté à la maison. Nous avons fait assez de courses. Mais, ils nous ont même demandé de payer 400 milles francs pour le libérer. C’est ce qui fut fait. Mais, aujourd’hui, ils nous ont restitué notre argent pour dire qu’il doit être transféré vers la ville. Car, ils disent l’avoir pris avec des pierres. Alors que c’est un père de famille », nous a-t-il confié.
De son côté, Mamadou Sanoussy, est venu à la recherche de son beau fils qui a été mis aux arrêts.  » C’est un maçon qui revenait de son boulot. Un de ses amis l’a appelé pour un travail. C.est ainsi qu’il a été arrêté. Nous l’avions cherché partout depuis trois jours avant de venir ici avec une de ses photos. Ils nous ont dit qu’il était là. J’ai discuté avec un agent qui m’a demandé de donner 500 milles pour le libérer. Mais, comme on ne se comprenait plus, mes enfants m’ont demandé de rester à l’écart… », a expliqué monsieur Sanoussy, en attendant le résultat des discussions entre ses enfants et le responsable de la CMIS pour le cas de son beau fils.
Fatoumata Keïta pour Guineematin.com
Tel: 654 47 99 71

Ci-dessous, les vidéos des deux interventions :



Vidéos réalisées à la CMIS de Bambéto par Fatoumata Keïta pour Guineematin.com

 

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