Conakry : réclame la baisse des impôts et taxes pour cause d’Ebola

sculpteur, Moussa SidiméLa sculpture occupe le quotidien de plusieurs jeunes de la capitale guinéenne, notamment sur la route Hamdalaye-Dixinn. On y trouve plusieurs objets d’arts des masques et autres sculptures représentant des animaux, entre autres. Pour connaître un peu plus la pratique de ce métier, Guineematin.com est allé à leur rencontre hier, mercredi 16 décembre 2015.

Moussa Sidimé, un jeune sculpteur qui pratique ce métier il y a plus d’une décennie, tient un atelier à Hamdalaye-Minière. Il nous a raconté son parcours.

« Je suis né à Kankan d’un père sculpteur. J’ai longtemps pratiqué le métier à Kankan avant de venir m’installer définitivement à Conakry en 2002. On constate une facilité du travail à Kankan, mais beaucoup de profits à Conakry, à cause de sa forte agglomération », a expliqué Moussa Sidimé.

Selon ce jeune sculpteur de bois, même si le métier est de nos jours connu et pratiqué par presque toutes les races de la sous-région, la sculpture est un métier qui a été créée et longtemps pratiqué par la famille « Sidimé ». C’est pourquoi Moussa a déploré le manque d’union et de partage d’expériences qui caractérisent les  pratiquants, notamment entre les anciens et la nouvelle génération.

Parlant des difficultés rencontrées dans ce métier, Moussa Sidimé a déploré la mévente de ses objets d’art. Une mévente qui s’est accentuée depuis l’apparition de la fièvre hémorragique à virus Ébola dans notre pays en fin 2013. Mais aussi les impôts et taxes exigés par les autorités.

sculpteur, Moussa Sidimé« Nos clients privilégiés étaient les expatriés qui payent nos objets deux fois plus cher que nos compatriotes, car ce sont eux qui connaissent leurs valeurs. Parfois, nous pouvions leur vendre un seul objet d’art jusqu’à dix sept millions de francs guinéens (17 000 000 GNF), ce qui n’est pas le cas actuellement depuis l’arrivée de la maladie Ebola », dit-il, demandant aux autorités d’en tenir compte et de ne plus leur demander de payer les impôts pour cause d’Ebola.

Malgré les difficultés, Moussa Sidimé dit parvenir à gagner quelques bénéfices pour vivre du fruit de son métier depuis des années, loin de ses parents. « Il y en a qui coûtent cinquante mille (50 000), cent cinquante mille (150 000). Cette grande statuette où vous voyez cette femme africaine entrain de faire la lecture, a déjà été commandée et vendue à trois millions cinq cent mille francs guinéens (3 500 000 GNF) », a-t-il confié.

Enfin, ce sculpteur encourage la jeunesse guinéenne à pratiquer des métiers et aux étudiants diplômés sans emploi à se lancer dans la sculpture, précisant que l’Etat ne peut pas employer tout le monde.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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