Les couacs des cours à distance : manque de courant, cours de Maths incompris, netteté des images…

Mouloukou Souleymane Diawara, président de l’Association des Elèves, Etudiants et Diplômés pour le Développement
Mouloukou Souleymane Diawara

A l’instar des autres pays de la sous-région, la Guinée a initié et entamé hier lundi, 28 avril 2020, des cours à distance en faveur des élèves, notamment ceux qui font les classes d’examens. L’initiative, saluée par certains élèves et leurs parents, ne s’est pas passée sans difficultés sur le terrain. C’est ce qu’a laissé entendre Mouloukou Souleymane Diawara, président de l’Association des Élèves et Etudiants Diplômés pour le Développement (AED), joint au téléphone par un reporter de Guineematin.com ce mardi, 28 avril 2020.

La Guinée a entamé les cours en ligne en faveur des élèves des différents examens nationaux au compte du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA). Cette pratique devrait permettre à notre pays de sauver l’année scolaire fortement éprouvée par le coronavirus qui a obligé les autorités à fermer écoles et universités.

La diffusion du cours de Mathématiques hier lundi a permis de déceler un certain nombre de difficultés que les organisateurs devraient chercher à corriger. C’est ce qu’a confié à un de nos reporters, Mouloukou Souleymane Diawara, président de l’Association des Elèves, Etudiants et Diplômés pour le Développement, qui a participé à la conception de cette initiative. « Par rapport à la journée d’hier, il faut être franc et dire qu’il y a eu beaucoup de difficultés qui ont été enregistrées. Parmi ces difficultés, vous avez par endroit l’incapacité de certaines zones à avoir accès au courant électrique permettant de suivre les cours à la télévision ; l’incapacité de certains élèves à comprendre les explications données par le professeur de Mathématiques. Il y a eu également des plaintes sur la netteté des images des écrits faits par le professeur au tableau. Vous n’êtes pas sans savoir qu’aujourd’hui, les maladies des yeux, notamment la myopie est le commun de notre génération. Et nous avons déjà réuni ces plaintes et avons formulé des suggestions que nous allons déposer au Ministère de l’Education pour que ces difficultés soient surmontées», a-t-il annoncé.

Par ailleurs, Mouloukou Souleymane Diawara a indiqué que la Guinée n’est pas le seul pays à rencontrer de tels problèmes avec cette initiative. « Dans ma position de secrétaire à l’organisation d’une plateforme nationale d’élèves et étudiants qui regroupe 37 pays d’Afrique, je suis au bain de la réalité de l’application de ce genre de mesures au Sénégal, en Côte d’ivoire et au Burkina Faso. Je puis vous dire que ces pays, malgré qu’ils ont plus de capacités en matière d’électricité, de couverture internet, peinent à appliquer cette initiative qui est nouvelle dans notre système éducatif ».

En ce qui concerne les zones reculées, monsieur Diawara reconnait que les élèves n’ont pas eu accès à ce premier cours, mais il formule d’autres propositions leur permettant d’être au même niveau que ceux qui sont dans les centres urbains. « Dans les zones reculées, ils n’ont pas eu accès au programme d’hier. Maintenant, nous proposons au ministère, vu que le virus corona n’est pas encore très répandu dans les zones aussi reculées telles que les préfectures et les sous-préfectures, on pourrait faire recours à l’ancien, c’est-à-dire les cours accélérés tout en tenant compte des mesures barrières. On peut faire venir les élèves du CM2 en respectant la distance requise. Le maître de la 6ème année les entretient de 8 heures à 18 heures. Et que, pendant ce temps, il puisse avoir l’occasion de dispenser l’équivalent de 4 jours de cours. Donc, avec un programme accéléré, un programme de 3 mois, on peut se battre nous élèves, serrer la ceinture auprès de nos enseignants à l’intérieur du pays pour le suivre au maximum pendant un mois. Cela peut les exempter de suivre les cours à la radio et à la télé ».

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

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