Crise à l’UDD : Bienaimé Haba veut débarquer Bah Oury de la présidence du parti « il est têtu…»

Jean Bienaimé Haba et Bah Oury

 

Jean Bienaimé Haba, fondateur de l’UDD, et Bah Oury, président du parti

Alors qu’il est en pleine ascension, le parti UDD (Union pour la Démocratie et le Développement) se retrouve dans une crise interne. Les relations ne sont plus en odeur de sainteté entre Jean Bienaimé Haba, le fondateur de la formation politique, et Bah Oury, son président actuel. Le premier veut « débarquer » le second de la tête du parti. Il l’a fait savoir au cours d’une interview qu’il a accordée à Guineematin.com, ce samedi 09 mai 2020.

Jean Bienaimé Haba

« Dans les jours à venir, nous allons signifier à monsieur Bah Oury, de façon légale, qu’il n’est plus le président de l’UDD et qu’en aucune manière il ne doit parler ou poser des actes au nom du parti. Bien entendu, on ne le chasse pas du parti ; mais, vu ses attitudes qui sont de nature à enfreindre la démocratie que nous sommes en train de construire au sein même de notre parti, nous avons jugé nécessaire de le débarquer de la présidence du parti », a annoncé Jean Bienaimé Haba.

Il justifie cette décision par une mauvaise gestion de la formation politique de la part de Bah Oury. « Il fait tout, il effectue des missions sans me consulter, sans consulter le bureau politique national du parti. Dans les conditions normales, un président d’un parti politique ou d’une institution quelconque, en effectuant une mission au nom de cette institution, il est dans l’obligation de faire une concertation avec le bureau, afin de définir les TDR : comment il doit partir, quand est-ce qu’il va partir, quand il va, qu’est-ce qu’il doit dire, et ce à quoi on s’attend. Mais, monsieur Bah Oury ne fait pas.

Et, quand il va en mission, il ne nous fait pas de compte rendu à son retour. On lui a fait ces remarques ; mais, il est têtu. Quand on parle, il dit : « mais de grâce, je suis votre grand frère » ; mais, en politique, il n’y a pas de grand frère. Et, on n’a pas créé ce parti parce qu’on savait qu’un Bah Oury viendrait parce que c’est notre grand frère. On l’a créé parce que nous aussi nous aspirons au bonheur souhaité par le peuple. Alors, puisqu’on l’a mis à la tête du parti, il ne faut pas qu’il pense que notre jeune âge est synonyme d’immaturité.

En plus, il procède à des nominations fantaisistes sans nous consulter. Il s’est même permis de nommer un conseiller communal à la mairie de Télimélé comme vice-président du parti. Un vice-président n’est pas n’importe qui. Quand tu dois nommer quelqu’un à une telle responsabilité, il faut consulter les gens et discuter avec eux. Mais, lui, il parachute quelqu’un comme ça et on voit une vidéo de ce dernier sur Facebook où il se présente comme étant vice-président de l’UDD. Alors qu’on ne le connait ni d’Adam ni d’Eve.

C’est quoi ça ? Il veut faire de notre parti un poulailler ? Nous n’accepterons pas cela. Il veut mener une politique de diviser pour régner, il me contourne et va monter d’autres cadres du parti contre moi. Sauf qu’il ne sait pas que je suis un général d’armée qui a la maîtrise de sa troupe. C’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé de lui dire de céder la place. Et, s’il est intelligent, il va le faire calmement. Mais, s’il insiste, il me poussera à ouvrir la boite à pandore. Peut-être qu’il va connaître de nouveau l’exil », a dit le fondateur de l’UDD.

Mais, cette menace ne semble pas ébranler Bah Oury. L’actuel président de l’UDD dénonce une instrumentalisation du pouvoir visant à ternir son image. « Ce monsieur, c’est un instrument du pouvoir, il est en train de chercher à nuire à la réputation de Bah Oury. Mais, au lieu d’aller parler dans les médias pour faire du buzz, il n’a qu’à écrire la lettre, comme il l’a dit ; et puis, le parti va statuer », a réagi l’opposant, qui reconnaît toutefois que cette situation est emmerdante.

« C’est juste du buzz qu’il va créer, même s’il faut l’avouer que c’est emmerdant parce qu’on n’a pas besoin de ça à l’heure actuelle. Mais, comme on est dans une lutte politique aiguë et on dérange beaucoup de personnes, s’il y a un maillon faible, c’est sûr qu’ils vont l’utiliser. Mais, on va trouver une solution définitive à ce problème », rassure Bah Oury.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628 12 43 62

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