Mamadama Bangoura, tuée à Coyah : le témoignage pathétique de son mari

Naby Camara, mari de Mamadama Bangoura tuée par balle à Coyah
Feue Mamadama Bangoura, tuée par balle à Coyah

Comme annoncé précédemment, 5 personnes ont été tuées dans les manifestations qui ont secoué la préfecture de Coyah le mardi, 12 mai 2020. De nombreux citoyens sont descendus dans les rues de la commune urbaine ainsi que dans la sous-préfecture de Manéyah et à Friguiadi pour protester contre les barrages installés dans le but de faire respecter l’interdiction des déplacements des personnes de Conakry vers l’intérieur du pays. Une mesure instaurée par le président de la République dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus dans le pays.

Parmi les victimes de la répression de ce mouvement de colère par les forces de défense et de sécurité, figure Mamadama Bangoura, une femme de 32 ans, mère de quatre enfants. Un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre de son mari, Naby Camara, agent de sécurité en service à la société LAGUIPRESS. Il a fait un témoignage pathétique sur le meurtre de son épouse.

Naby Camara, mari de Mamadama Bangoura tuée par balle à Coyah

« Le mardi matin, ma femme m’a réclamé la dépense pour aller au marché. Puisque c’est le mois de ramadan, elle a dit qu’elle souhaitait me faire de la bouillie puisqu’elle sait que j’aime bien cela. On a un peu chahuté et ensuite elle est partie au marché. Là-bas, après les achats, elle a dit à une de ses amies qu’elle souhaitait attendre un peu avant de bouger, le temps que la pagaille s’estompe. Lorsqu’il y a eu un peu d’accalmie, elle a pris ses bagages pour rentrer à la maison. Mais, en sortant du marché, elle a croisé un militaire, celui-ci a directement tiré sur elle, ma femme est décédée sur place.

Aujourd’hui, elle est partie à jamais laissant quatre enfants avec moi. Comment dois- je faire ? Avec qui je dois laisser ces enfants qui sont tous petits pour aller au travail ? Qu’est-ce que je dois faire sans ma femme ? Je souhaite que le gouvernement m’aide pour que justice soit rendue dans cette affaire. C’est grâce à ma femme que je suis parvenu à construire et m’installer à Coyah, aujourd’hui elle est partie me laissant seul avec nos enfants. J’ai passé 25 ans avec ma femme, même un seul jour elle ne m’a blessé, un seul jour elle ne m’a fait du tort ».

Comme les autres victimes, toutes tuées par balles, Mamadama Bangoura a rejoint sa dernière demeure ce mercredi au cimetière de Coyah.

Naby Camara, mari de Mamadama Bangoura tuée par balle à Coyah

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tel. : (00224) 621 09 08 18

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