Fête de fin de Ramadan : des marchands de Madina se plaignent de la rareté des clients

 

Les fidèles musulmans de Guinée ont entamé les dix derniers jours du mois de Ramadan avec les yeux tournés vers la fête. A cause de la crise sanitaire sans précédent qui prévaut, les activités tournent au ralenti. Au grand marché de Madina, dans la commune de Matam, de nombreux marchands se plaignent de cette situation inédite caractérisée par la rareté de la clientèle. Tel est le constat fait sur place hier, jeudi 14 mai 2020, par un reporter de Guineematin.com où les vendeurs d’habits de fête sont pris au dépourvu.

Habituellement, les dix derniers jours du mois de Ramadan sont une occasion pour beaucoup de marchands d’écouler leurs marchandises. C’est le cas des vendeurs des vêtements et chaussures de fête où la demande était très forte. Mais au marché de Madina, c’est tout le contraire que l’on constate au grand dam des marchands qui ne font que constater les dégâts.

Hadja Djéné Fofana, vendeuse de vêtements à Avariya

Hadja Djènè Fofana, vendeuse de vêtements à Avaria : « nous sommes à quelque jours de la fête de Ramadan. Habituellement à pareil moment, beaucoup de clients venaient acheter avec nous des chaussures pour la fête. Malheureusement cette année, depuis qu’on a annoncé que les lieux de culte sont fermés, les gens ont en tête qu’il n’y aura pas de fête. Donc, les gens ne viennent pas acheter. Autrefois, à pareil moment, beaucoup de gens venaient nombreux acheter pour nous ; mais cette fois-ci, on a fermé, les routes sont bloquées, ils ne viennent pas. Les rares clients qui viennent demander n’achètent pas. Quelques fois, on gagne un ou deux clients par la grâce de Dieu. Donc, c’est extrêmement difficile. Depuis l’arrivée de cette maladie qu’on appelle Coronavirus, ça ne va plus maintenant et surtout que les gens ont en tête qu’il n’y aurait peut-être pas de fête, on ne vient pas comme par le passé ».

Madame Konaté, née M’mah Sylla, vendeuse de chaussures à Avariya au grand Marché de Madina

Madame Konaté née H’Mah Sylla, vendeuse ambulante à Avaria : « nous, nous vendons des chaussures ici. Mais, ça ne s’écoule pas. Les routes sont bloquées à Dubréka et à Coyah. La plupart de nos clients venaient de l’intérieur ; mais cette fois-ci, ils ne peuvent pas venir parce qu’il y a la maladie et les routes sont bloquées. On est là mais ça ne va pas du tout. Parfois, deux à trois paires s’achètent ; mais cela est contraire à ce qu’on voyait dans le passé. Le transport est cher, il n’y a pas non plus de clients. C’est vraiment fatigant. Moi, je viens de Lansanaya Barrage. Je prie Dieu que la maladie s’en aille. Nos clients qui quittaient Macenta, N’Zérékoré, Kissidougou Mamou et Labé ne viennent plus maintenant. Ce sont eux qui achetaient la plus grande partie de notre marchandise. Malheureusement cette fois-ci, ils ne viennent pas à cause de la maladie ».

M’mah Hawa Sylla, vendeuse ambulante au grand marché de Madina

M’Mah Hawa Sylla, vendeuse d’habits sexy : « je suis vendeuse de body. Cette année, j’ai perdu beaucoup de clients. Je ne sais si c’est à cause de la maladie ou quoi ; mais, ça ne marche pas cette fois-ci. Dans les années précédentes, je pouvais vendre 2 à 5 douzaines parfois à la veille de la fête. Cette année, il nous reste encore quelques jours avant la fête, les choses tournent mal parce moi je n’arrive même pas à vendre même une douzaine. Rien ne marche. Il n’y a pas d’achats. Mais quand-même, nous sommes là, nous tentons la chance ».

Ousmane Kaba

 

Ousmane Kaba, vendeurs de vêtements pour enfants : « j’ai des vêtements et des chaussures de fête pour enfants, filles et garçons. Ces deux jours-ci, je remercie Dieu, les clients viennent petit-à-petit faire les achats. Mais, ce n’est pas quand-même comme l’an passé. Cette année, on nous a coupés de nos clients de l’intérieur. Ça ne marche pas comme l’année dernière. Sinon, nous avons les complets et des robes ici pour les enfants. Les prix de l’année dernière sont toujours les mêmes cette année ; mais, ça ne s’écoule comme l’année passée. Il y en a pour 100 mille, 180 mille et 200 mille francs guinéens. Les chaussures se négocient entre 60, 80 et 100 mille francs guinéens. Nous souhaitons que la maladie là parte pour que les clients reviennent… ».

Propos recueillis par Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225/ 666919225

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