La prorogation de l’état d’urgence de l’état d’urgence sanitaire jusqu’à la mi-juin 2020 pour faire face au coronavirus n’est pas du goût de tout le monde. Alors que des opérations d’ouverture forcée de mosquées avaient eu lieu à Dubréka, Coyah et Kamsar, l’étonnement est de mise chez certains leaders religieux qui s’attendaient à une annonce officielle de la réouverture des mosquées.
C’est le cas d’Elhadj Amadou Cheikh Diakité, l’imam de la mosquée du quartier Ansoumanya Plateau 2, dans la préfecture de Dubréka qui souhaite que le gouvernement fasse machine arrière et qu’il se serve des exemples de certains pays ouest africains. Il l’a dit dans une interview accordée à un reporter de Guineematin.com dans la journée de ce lundi, 18 mai 2020.
« On ne s’attendait pas à ça maintenant, à la prorogation de la fermeture des mosquées, dans la mesure où nous sommes à quelques jours de la fête marquant la fin du mois du Ramadan », a introduit Elhadj Diakité.
Dans son intervention, l’imam de la mosquée d’Ansoumanya Plateau 2, a laissé entendre qu’il fallait revoir cette restriction de la fréquentation des mosquées, en instaurant la distanciation physique. « Moi, en tant que l’Imam d’une mosquée, je demanderais pour une fois encore à l’Etat guinéen d’alléger cette mesure restrictive concernant la fermeture des lieux de cultes. Je pense qu’il serait nécessaire de rouvrir les mosquées sur toute l’étendue du territoire national, mais avec un nombre de fidèles recommandé par le gouvernement, afin que la distanciation physique soit de rigueur à l’intérieur de ces lieux de culte. Je suis d’avis avec le président Alpha Condé d’avoir renouvelé les mesures restrictives, dans le souci de lutter la propagation du COVID-19 dans le pays. Mais, il faudrait qu’il desserre cette mesure restrictive concernant la prorogation de la fermeture des mosquées comme certains de ses homologues de la sous région ouest africaine l’ont fait, notamment le Sénégal, le Niger et la Côte d’Ivoire. »
Pour Elhadj Amadou Cheikh Diakité, les musulmans doivent continuer à adorer leur créateur en attendant la réouverture des mosquées. « Je le souhaite parce qu’il y a de nombreux fidèles musulmans qui souhaiteraient prier dans leurs mosquées respectives le jour de la fête marquant la fin du mois de Ramadan, en ce sens qu’ils se disent que c’est dans ces lieux saints qu’ils pourront louer et implorer le nom du Tout Puissant pour qu’il leur pardonne leurs péchés. Mais, dans le cas contraire, si mon message n’est pas compris par les autorités sanitaires du pays, je demanderais à tous les fideles musulmans guinéens de s’en remettre à Allah, de faire convenablement leurs prières le jour de la fête à leurs domiciles privés comme s’ils se trouvaient en communauté dans une mosquée ».
Léon Kolié pour Guineematin.com
Tel : 661 74 99 64