C’est sous le thème : « l’accès à une justice adaptée aux enfants en Afrique » que la Guinée, à l’instar des autres pays du continent, commémore cette année 2020, le mois de l’enfant. Une occasion mise à profit par les responsables du ministère de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance pour échanger avec les journalistes sur la l’épineuse problématique des enfants en cette période de coronavirus. La rencontre a eu lieu ce mardi 9 juin 2020, dans les locaux de la direction nationale de l’enfance, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
Dans ses explications, Akoï Guilavogui, chef de division protection de l’enfance et président du comité d’organisation du mois de l’enfant, a fait savoir que pour cette année 2020, le ministère en charge de l’enfance recommande aux acteurs et partenaires, la promotion des gestes barrières, la protection des personnes à risque ou victimes d’inégalités et de violences ainsi que la solidarité avec les personnes affectées par le coronavirus.
« Il s’agit de contribuer à la prévention et à l’atténuation des effets induits par l’épidémie de la Covid-19 sur nos enfants », explique-t-il. Revenant sur les nombreuses actions à mener pendant tout le mois de l’enfant, Akoï Guilavogui a cité entre autres : l’appui aux enfants et aux femmes de la maison centrale, l’appui aux enfants pensionnaires de 2 orphelinats et 2 familles d’accueil de Conakry, la célébration de la journée de l’enfant africain le 16 juin prochain, une communication sur le Code de l’enfant mais également un plaidoyer des enfants auprès du président de l’Assemblée nationale.
A l’issue de toutes ces actions, la direction nationale de l’enfance s’attend à ce qu’il y ait mois d’enfants prévenus en prison et plus d’enfants qui soient dans un cadre de protection idéale dans les institutions, notamment dans les écoles. Mais aussi des enfants qui soient sur le chemin du bien-être.
Egalement présent à la rencontre, le directeur national adjoint de l’enfance, Alpha Camara, a souhaité beaucoup plus d’implication des médias et des parents dans la promotion et la protection des enfants dans notre pays. « La situation des enfants est une problématique assez complexe. Ne pensez pas que c’est avec une baguette magique qu’on peut régler tous les problèmes. C’est pour cela que le gouvernement est en train de fournir de gros efforts et nous aussi, nous devons aider en apportant notre modeste contribution. Pour la réinsertion sociale des enfants par exemple, aujourd’hui nous parlons du centre de réinsertion de Yattaya. Avant, ce centre n’existait pas. Cela prouve que quelque chose a été fait. Même si on est encore loin, j’avoue que nous ne sommes pas aussi en retard », a estimé monsieur Camara.
Dans les débats, il a été souvent question de la recrudescence des cas viols sur mineurs ainsi que la situation carcérale des enfants en conflit avec la loi. D’après les statistiques fournies par la direction nationale de l’enfance, 170 enfants sont détenus actuellement dans les différentes prisons du pays, dont 80% sont des prévenus. C’est-à-dire des enfants qui n’ont pas encore été jugés.
A rappeler que la célébration du mois de l’enfant cette année corresponde à l’an 30 de l’adoption de la Charte Africaine des Droits et du bien-être de l’enfant par la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement de l’OUA en juillet 1990.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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