Breonna Taylor, une technicienne médicale d’urgence, afro-américaine de 26 ans, a été tuée par balle par des agents du Louisville Metro Police Department (LMPD) le 13 mars 2020. Trois agents en civil, exécutant un mandat de perquisition, sont entrés de force dans son appartement à Louisville, dans l’Etat du Kentucky. Des coups de feu ont été échangés entre le petit ami de Taylor, Kenneth Walker, et les officiers. Walker a dit qu’il croyait que les officiers étaient des intrus. Les agents du LMPD ont tiré plus de vingt coups de feu. La jeune afro-américaine a été abattue par huit balles.
Un officier de police, Brett Hankison, impliqué dans la mort par balle de Breonna Taylor, sera licencié, a annoncé hier vendredi, 19 juin 2020, le maire de Louisville. L’officier de police en question était l’un des trois policiers impliqués dans la fusillade alors qu’ils effectuaient un mandat de perquisition à la recherche de drogue.
Le maire, Greg Fischer a déclaré que le chef de Louisville Metro-Police Department (LMPD), Rob Schroeder, a entamé des procédures de licenciement de l’officier Hankison. Selon sa lettre de licenciement qui a été publiée, Hankison a violé la procédure en tirant 10 balles dans l’appartement de Taylor pendant l’exécution du mandat. « Vous avez violé la procédure standard… lorsque vos actions ont montré une extrême indifférence à la valeur de la vie humaine lorsque vous avez tiré à l’aveuglette dix balles dans l’appartement de Breonna Taylor », peut-on lire dans la lettre.
Schroeder a également déclaré que Hankison avait violé la procédure en utilisant une force meurtrière sans savoir si la force était dirigée contre une personne qui représentait une menace immédiate. Le maire a aussi noté que la porte et la fenêtre que les balles ont traversées étaient couvertes et empêchaient Hankison d’identifier s’il y avait une menace de l’autre côté.
Au cours de l’incident, le petit ami de Taylor, Kenneth Walker, a entendu la police en civil tenter de briser la porte. Selon les enquêteurs, Walker a sorti son pistolet sous licence et a tiré. La police a ouvert le feu et a touché Taylor, 26 ans, ambulancier, au moins huit fois alors qu’elle dormait dans son lit.
Aucune mesure disciplinaire n’a été prise contre les deux autres officiers pour l’instant, Myles Cosgrove et Sgt. Jonathan Mattingly, mais ils ont été réaffectés à des fonctions administratives en attendant l’enquête.
Les avocats représentant la famille de Taylor, Ben Crump, Lonita Baker et Sam Aguiar se sont déclarés satisfaits du licenciement de Hankison et réclament les enquêteurs à le poursuivre ainsi que les deux autres officiers. « L’annonce d’aujourd’hui montre clairement, comme nous l’avons toujours soutenu, que la ville avait le pouvoir de licencier les officiers impliqués dans le meurtre de Breonna Taylor. Nous attendons avec impatience les sanctions contre les autres officiers impliqués dans le meurtre de Breonna », ont déclaré les avocats dans un communiqué.
Selon Schroeder, l’officier Hankison avait déjà été sanctionné l’année dernière pour « conduite imprudente qui a blessé une personne innocente ». Et le bureau de l’agence du FBI à Louisville a, dans un communiqué, déclaré qu’une équipe de membres du FBI était dans l’appartement de Taylor Jeudi dans le cadre de son enquête sur sa mort. Les agents ont jeté un « regard neuf » sur toutes les preuves, y compris en réinterrogeant des témoins, a déclaré le FBI dans un communiqué publié sur sa page Twitter.
La mort de Taylor suite à une bavure policière a déclenché des protestations dans tout le pays et, avec le meurtre de George Floyd, les législateurs sont obligés à adopter des réformes policières. Le Conseil métropolitain de Louisville a adopté la loi de Breonna la semaine dernière, qui interdit les mandats d’arrêt et oblige les agents à allumer leurs caméras corporelles avant d’exécuter tout mandat.
Depuis New York, Mamadou Diouma Diallo pour Guineematin.com
