A quelques heures de la célébration de la fête de Tabaski, ou l’Aïd El Kébir, ce n’est pas l’engouement dans les salons de coiffure de la commune urbaine de Boké. De nombreux coiffeurs s’impatientent et se demandent encore à quand l’arrivée des clients dans leur salon. Si habituellement les citoyens se bousculent dans ces lieux, ce n’est pas le cas cette année marquée par l’existence du coronavirus. Tel est le constat fait sur place ce jeudi, 30 juillet 2020, par le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Certains coiffeurs de la ville de Boké se plaignent de la conjoncture. Les clients ont brillé par leur absence. Mamadou Aliou Bah, coiffeur depuis des années, est désabusé. « Je suis vraiment dans des difficultés. Actuellement, ça ne marche pas. On n’a pas de clients, ou si vous voulez on a très peu de clients. D’habitude à la veille des fêtes, les clients se bousculent chez moi ici. Vous pouvez voir des fils d’attente. Certains même s’impatientent dehors parce qu’il n’y a pas où s’asseoir à l’intérieur. Mais cette fois-ci, les clients ne sont pas venus. Pourtant, nous aussi on a des dépenses à effectuer. Moi, je travaille avec le courant électrique qu’il faut payer. Il y a d’autres dépenses liées à la location de la salle et d’autres choses ».
Même son de cloche chez Abdoulaye N’diaye, qui ne voit plus de clients. « Cette année ça ne marche pas. Hier mercredi par exemple, on est resté ici toute la journée sans aucun client. Tout le monde dit que la situation est dure. Pourtant, on accueille bien les clients avec tout le respect possible. Mais il faut voir aussi à côté de la cherté de la vie. Il y a trop de pluie en ce moment. Je suppose que certains clients veulent venir, mais ils sont bloqués par la pluie ».
Saliou Compo vient de se faire coiffer. Pour lui, c’est important de se rendre beau en prélude à la fête. Toutefois, il reconnait que les citoyens tirent le diable par la queue actuellement. « Moi, je me suis coiffé parce qu’il faut le faire car demain c’est la fête. Je crois que s’il n’y a pas de clients, ce n’est pas parce que le prix de la prestation est élevé ; c’est plutôt parce que le moment est dur pour les jeunes. Si non, même à 5 000 francs guinéens, on peut arranger sa tête », soutient monsieur Compo.
Depuis Boké, Abdourahmane N’Diaré Diallo pour Guineematin.com
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