Plusieurs jeunes boursiers guinéens en Algérie tirent actuellement le diable par la queue. Ils veulent rentrer au bercail ; mais, depuis le mois d’avril dernier, ce retour tant souhaité semble chaque jour plus lointain. Toutes les démarches auprès de la représentation diplomatique de la Guinée en Algérie pour faciliter ce « comeback » sont jusqu’à restées vaines. Et, en cette période de pandémie de COVID-19, nombreux de ces étudiants guinéens sont désemparés. Aujourd’hui, ces jeunes implorent « la pitié » du président Alpha Condé pour leur permettre de regagner le sol de leur Guinée natale.
Selon des informations confiées à Guineematin.com, l’ambassade guinéenne en Algérie a été saisie de la situation de ces étudiants depuis le mois d’Avril dernier. Et, dans un premier temps, dans un souci de contenter ces jeunes, l’ambassade leur aurait demandé d’écrire au ministère guinéen des Affaires étrangères. Ainsi, aux dires du porte-parole de ces étudiants, Ousmane Konaté, cette lettre a été rédigée et envoyée à qui de droit, par l’entremise de l’ambassade. Mais, du mois d’Avril à fin du mois de juin, aucune réponse ne leur a été donnée. Et, face au silence observé, ces boursiers d’Etat sont revenus encore auprès de l’ambassade pour leur réitérer la même demande. Et, comme pour les contenter encore, il leur sera instruit d’établir la liste de tous les étudiants qui veulent rentrer en Guinée…
« Nous avons fait cette liste là aussi avec le président de la diaspora guinéenne en Algérie ; et, on est allé la déposer à l’ambassade. Mais, de juin à fin juillet, rien n’a filtré de ce côté aussi. Ce n’est qu’en fin juillet qu’ils (les fonctionnaires de l’ambassade) sont allés voir la compagnie Air Algérie. Après leur négociation, ils (les fonctionnaires de l’ambassade) ont appelé le président des étudiants pour l’informer que le vol doit être payé à 500 dollars. Le président leur a dit non, ce montant-là est trop, nous ne pouvons pas payer 500 dollars pour un aller simple. Parce qu’en temps normal, on payait un billet aller-retour à 600 dollars avec les compagnies Royal Air Maroc et Air Tunis. Ensuite, on leur a fait savoir qu’il y a un processus de rapatriement gratuit des guinéens qui est en cours au Sénégal et en Tunisie. Nous avons même appelé le président de la diaspora guinéenne en Tunisie, le 4 août 2020, il nous a confirmé cette information et expliqué comment ça se passe là-bas. Le 6 août, j’ai été à l’ambassade. Sur place, j’ai rencontré le consul qui m’a dit que c’est plutôt son assistant qui s’occupe du rapatriement des guinéens d’Algérie. Ainsi, j’ai été voir son assistant qui m’a fait savoir que le processus est en cours ; mais, le vol est à 71 000 Dinars. C’est après ça que le chargé des affaires extérieures de l’ambassade, monsieur Touré, nous a demandé de faire encore une autre demande, cette fois-ci, adressée au ministre Mohamed Diané, le chargé des affaires présidentielles en Guinée », a expliqué Ousmane Konaté dans un entretien téléphonique avec un reporter de Guineematin.
Selon notre interlocuteur, en plus d’être des boursiers d’Etat, nombreux parmi les étudiants guinéens bloqués en Algérie ont récemment obtenu des bourses pour aller étudier dans d’autres. Malheureusement, ils peinent à revenir en Guinée ; et, pourtant leurs passeports ont pour la plus part expiré. « Les ambassades de ces pays leur a envoyé des courriers pour aller déposer leurs passeports pour avoir des visas. Mais, hélas ! Parmi nous, il y a des gens qui sont malades. Une fois, je suis allé trouver un jeune guinéen se tordre de douleur à l’ambassade. Il en est mort, parce que personne n’est venu l’envoyer à l’hôpital. Il y a beaucoup de personnes dans cette situation, qui refusent d’aller se faire consulter dans une structure sanitaire en ce moment de coronavirus, au risque de se faire tuer. Ceux-ci n’ont pour seul recours que d’aller se coucher à l’ambassade », a confié Ousmane Konaté.
Désemparés, déboussolés et déterminés malgré tout à rentrer en Guinée, après avoir vainement frappé à plusieurs portes, ces étudiants guinéens demandent particulièrement au président Alpha Condé d’avoir « pitié » d’eux et de les aider à regagner le bercail.
« Nous demandons de l’aide auprès de la commission de rapatriement, auprès du ministère des guinéens de l’étranger, ainsi qu’à tous les membres du gouvernement guinéen, particulièrement au président de la République d’avoir pitié de nous et de nous aider à rentrer au bercail. Car, du mois d’avril jusqu’à ce mois août, l’ambassade ne fait que nous faire traîner. On n’a plus d’espoir d’être aidé par l’ambassade », a dit leur porte-parole, Ousmane Konaté.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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