Fermeture de la frontière guinéo-malienne : les producteurs avicoles durement affectés

Les sanctions imposées par la CEDEAO au Mali suite au coup d’Etat militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta n’affecte pas seulement que les Maliens. En Guinée également, plusieurs citoyens souffrent de la frontière entre la Guinée et le Mali. C’est notamment les éleveurs évoluant dans le secteur de la volaille qui sont sérieusement impactés par cette mesure, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Déjà éprouvés par la crise sanitaire liée au coronavirus, les producteurs de viande de volaille de Guinée font encore les frais de la crise politique au Mali. La décision de la CEDEAO de fermer les frontières de ses pays membres au Mali suite au putsch ayant chassé Ibrahima Boubacar Keïta du pouvoir a entraîné une rupture totale de leur approvisionnement en maïs, aliment de base de leur volaille. Une situation qui préoccupe profondément Alhoussény Diallo, vice-président de l’Association Nationale des Producteurs de Viande de Volaille de Guinée (APVG).

Alhousseny Diallo, vice-président de l’Association Nationale des Producteurs de Viande des Volailles de Guinée

« Depuis la fermeture de la frontière entre la Guinée et le Mali à cause du coup d’Etat militaire, le prix du maïs est en train de grimper au niveau du marché local. Il y a quelques semaines, comme le maïs était un peu moins cher, on s’en sortait dans notre production, que ça soit pour les poulets de chair ou bien les œufs. Mais à partir du moment où la frontière a été fermée, le prix du maïs est allé jusqu’à 3000 francs guinéens le kilogramme. Par conséquent, le coût de revient est devenu plus élevé et on n’arrive plus à nous en sortir », explique-t-il.

A en croire Alhoussény Diallo, 65% des aliments de leur volaille proviennent du maïs. Et aujourd’hui, à cause de la fermeture de cette frontière, les producteurs sont confrontés à une crise plus sévère que celle causée par le coronavirus. « Le maïs que nous utilisons vient soit du Burkina Faso, soit de la Côte d’Ivoire, mais il transite toujours par Bamako. Mais, avec le coup d’Etat et les sanctions imposées par la CEDEAO, nos activités sont durement impactées.

Actuellement, nous travaillons à perte parce que non seulement le prix du maïs a grimpé, mais le prix des œufs est resté intact. Le marché est au ralenti parce qu’il y a eu la fermeture des hôtels et des restaurants », soutient le vice-président de l’APVG.

Monsieur Diallo précise que le maïs local n’est pas bon pour la consommation. C’est pourquoi, il sollicite l’intervention des autorités guinéennes pour trouver une solution à leur problème. « Le maïs qui se trouve au niveau local actuellement n’est pas totalement sec. Il crée de la diarrhée et d’autres maladies au niveau des poulets. Donc nous sollicitons l’implication de l’Etat pour faciliter l’acheminement de ce produit afin d’éviter la catastrophe au niveau de nos fermes », a-t-il lancé.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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