Arrestation de Fonikè Mengué, Djanii Alfa et Billo Bah : « dans les 48 heures, une date pour la prochaine manifestation sera annoncée »

C’est une autre étape qui vient d’être franchie dans le bras de fer entre le front national pour la défense de la constitution (FNDC) et la junte militaire au pouvoir en Guinée (CNRD). Dans l’après-midi de ce mardi, 05 juillet 2022, des agents de la police (notamment du BRB) ont fait irruption dans les locaux du FNDC où se tenait une conférence de presse.

Et, sur place, ils ont procédé à une interpellation, teintée de mépris et d’humiliation, de Oumar Sylla dit Foniké Menguè (coordinateur national du FNDC), Billo Bah (responsable de la mobilisation du FNDC) et Djanii Alfa, rappeur et membre de la Coordination nationale du FNDC. Une interpellation qui a suscité la colère des autres membres de la coordination du FNDC. Et, séance tenante, dans une allocution face à la presse, Ibrahima Diallo, coordinateur chargé des opérations du FNDC, a annoncé une rencontre dans les prochaines 48 heures pour décider et annoncer la date de la prochaine manifestation du FNDC contre ces pratiques rétrogrades, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Devant les professionnels de médias qui ont été témoins oculaires de la brutalité des forces de l’ordre ces activistes de la société civile, Ibrahima Diallo a martelé que rien n’arrêtera le FNDC dans sa marche pour la démocratie en Guinée. Il a aussi déclaré qu’ils sont prêts à rejoindre en prison leurs camarades arrêtés.

« Ces actes contrastent avec le premier discours tenu par Mamady Doumbouya lorsqu’il a pris le pouvoir. Il avait dit : à bas l’injustice, il avait dit qu’il ne va pas répéter les erreurs du passé. Et ça (cette arrestation musclée), ce sont les actes du passé… Ce monsieur Charles Wright (le procureur général de la cour d’appel de Conakry) qui est en quête de célébrité se permet aujourd’hui de mettre la justice à terre. Voyez la légèreté avec laquelle il annonce des poursuites. Il a déclaré aujourd’hui dans une radio qu’il a toutes les informations que Foniké Menguè a fui la Guinée et qu’il se trouve au Maroc. Alors que c’est Foniké Menguè qui vient d’être arrêté ici, tout de suite… ça veut dire tout simplement que ce n’est qu’un exécutant (Charles Wright), c’est quelqu’un que les forces du mal appellent au téléphone pour dire : va commettre cet acte, va poursuivre les militants pro-démocratie. Mais, comme nous l’avons dit ce matin, rien n’arrêtera le combat du FNDC. Nous qui sommes là, nous sommes prêts à rejoindre nos camarades. Rien ne nous arrêtera », a déclaré Ibrahima Diallo.

A en croire coordinateur chargé des opérations du FNDC, cette brutalité contre le FNDC est la matérialisation de la haine du CNRD contre les membres de ce mouvement citoyen. Mais, il a aussi promis que le FNDC va répliquer par une manifestation dont la date sera annoncée dans les prochaines 48 heures.

« Nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin que c’est le CNRD (la junte militaire au pouvoir en Guinée depuis le 05 septembre dernier : ndlr) qui ne veut pas la paix dans ce pays. Puisque le FNDC a arrêté le CNRD dans une entreprise d’éternisation au pouvoir, par haine, ils ont dit : puisque c’est ceux-ci qui nous empêchent de gouverner, c’est ceux-là qui ne veulent pas qu’on reste longtemps au pouvoir (…), il faut qu’ils aillent en prison. Mais, c’est mal connaître les membres du FNDC… Rien ne va arrêter la marche du FNDC. Et, je vous annonce séance tenante que nous allons nous retrouver dans les 48 heures et une date pour la prochaine manifestation sera annoncée pour dénoncer cette arrestation arbitraire de nos camarades, la violation avec laquelle ces agents ont arrêté nos camarades. Vous avez vu, celui qui a conduit l’opération a dit aux policiers : tirez sur eux. Si on vous dit que c’est la police qui tire sur les manifestants, c’est la preuve éloquente. Donc, nous allons dénoncer cette brutalité et la caporalisation de la justice guinéenne par le CNRD. Nous allons aussi dénoncer les attitudes du CNRD tendant à priver les citoyens de la liberté d’expression et de manifestation. Soyez rassurés que nous allons également sortir pour manifester et exiger un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Parce que ce sont ces pratiques-là que nous avons combattues pendant le régime de monsieur Alpha Condé. On ne peut pas accepter que les mêmes pratiques continuent d’émerger dans ce pays », a indiqué Ibrahima Diallo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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