Après 15 comparutions devant le tribunal criminel de Dixinn, le capitaine Moussa Dadis Camara va enfin se reposer. Ce mercredi, 25 janvier 2023, le chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir à la mort du président Lansana Conté a été invité à quitter la barre pour rejoindre sa place dans le box des accusés. Il a fini pour le moment de répondre aux questions des différentes parties relatives au massacre du 28 septembre 2009, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui est sur place.
En ce 41ème jour du procès du massacre du 28 septembre 2009, ce sont les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara qui avaient la parole pour poursuivre leurs répliques. Et leurs échanges ont porté notamment sur l’audio qui a circulé récemment sur les réseaux, contredisant les déclarations faites par l’accusé devant le tribunal. L’auteur de l’audio, qui se présente comme étant un agent secret sous le règne de Moussa Dadis Camara, confirme la thèse selon laquelle le président du CNDD était effectivement présent au Marocana (un lieu de loisir situé à quelques microns du stade du 28 septembre de Conakry) le jour du massacre.
Tout en réitérant qu’il n’a pas quitté le camp Alpha Yaya Diallo de Conakry (qui était alors le siège de la présidence de la République) le 28 septembre 2009, l’ancien dirigeant guinéen a dénoncé « un montage » visant à le nuire. Il assure ne même pas connaître l’auteur de l’audio en question. « Ce que je peux dire par rapport à cet audio devant cet auguste tribunal et les honorables assesseurs, c’est ce sont de simples montages, c’est un complot. Je n’étais pas au Marocana le jour du massacre, c’est un montage. C’est un inconnu vulgaire, un imposteur, qui a été fabriqué pour me nuire. Je ne le connais pas », a-t-il insisté.
Après avoir constaté que toutes les parties ont épuisé leurs questions concernant Moussa Dadis Camara, le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a mis fin à son interrogatoire, lui demandant de rejoindre le box des accusés. Il faut rappeler que le capitaine Moussa Dadis Camara était le 9ème accusé sur les 12 dont les noms figurent sur le rôle à comparaître dans cette affaire. Avant lui, le colonel Moussa Tiégboro Camara, le capitaine Marcel Guilavogui, le commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, le capitaine Cécé Raphaël Haba, le colonel Abdoulaye Chérif Diaby, le colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo, le Margis-chef Mamadou Aliou Keïta, et le colonel Claude Pivi s’étaient succédé à la barre.
Et, c’est le Colonel Blaise Goumou a succédé le capitaine Moussa Dadis Camara à la barre. Et, dès sa prise de parole, ce proche collaborateur du Colonel Moussa Thiegboro Camara (qui jure n’avoir rencontré pour la première fois le capitaine Moussa Dadis Camara qu’à la Maison centrale) promet de démonter « toutes les contrevérités » du commandant Aboubacar Toumba Diakité…
À préciser qu’ils sont tous poursuivis pour des faits de « meurtres, assassinats, viols, pillages, incendies volontaires, vols à mains armées, coups et blessures volontaires, outrage à agents de la force publique, tortures, enlèvements et séquestrations, non assistance à personnes en danger, violences sexuelles, attentats à la pudeur, détention de matériels de guerre de première catégorie et complicité ».
Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com
