Réouverture des mosquées pour la Tabaski : ce qu’en dit l’imam Aboubacar Sacko de Sanoyah km36

Elhadj Aboubacar Sakho, imam à Sanoyah Km 36
Elhadj Aboubacar Sakho, imam à Sanoyah Km 36

Les autorités guinéennes ont finalement décidé de rouvrir exceptionnellement les mosquées et autres espaces de prière à l’occasion de la célébration de la fête de Tabaski prévue le 31 juillet. Cette annonce du secrétariat général des affaires religieuses ne satisfait pas totalement l’opinion publique qui aurait souhaité une reprise définitive des activités dans les lieux de culte.

Interrogé à ce sujet par un reporter de Guineematin.com ce vendredi, 24 juillet 2020, Elhadj Aboubacar Sacko, 1er imam de la mosquée Mohammad Boun Harkam de Sanoyah km36, dans la préfecture de Coyah, s’est inscrit dans la même dynamique.

La réouverture des mosquées juste pour le 31 juillet 2020 n’est pas du gout de tout le monde. Pour Elhadj Aboubacar Sakho, imam à Sanoyah Km 36, trouve que la décision est bonne, mais… « C’est une décision que nous apprécions à sa juste valeur. C’est vraiment une bonne nouvelle pour la communauté musulmane de Guinée. Parce qu’obéir à nos dirigeants est l’un des principes de notre religion. L’obéissance à nos autorités est une obligation. Il y a près de quatre mois, ils nous ont dit de fermer les lieux de culte et tous les fidèles ont accepté cette mesure. Parce que c’est Dieu qui nous a demandés d’obtempérer à la décision de nos dirigeants. Mais, que ces dirigeants sachent qu’ils ont une lourde responsabilité comme ça. Parce qu’il leur est obligatoire aussi d’examiner en toute sincérité cette situation pour savoir s’il est possible ou pas de rouvrir les lieux de culte avec l’évolution actuellement de la pandémie. S’ils ne cherchent pas à savoir cela, c’est là où nos autorités aussi pourront être en mal avec Dieu. Car si Dieu nous a exhorté à les obéir, ils doivent aussi faire en sorte que cette mesure ne soit en mal avec les principes de l’islam et ne soit pas abusée. Sinon qu’ils sachent qu’ils répondront de leurs actes à l’au-delà. Dieu dit que nous avons tous de l’autorité quelque part et que tout le monde sera interrogé sur le comment il a usé de son autorité là », a indiqué l’imam.

Par ailleurs, Elhadj Aboubacar Sacko a invité les affaires religieuses a fait preuve de responsabilité. « Aujourd’hui, il est important que les spécialistes des questions de religion, le secrétariat général des affaires religieuses et le haut conseil islamique, se penchent sur cette situation en abordant la question avec la crainte de Dieu car les fidèles n’ont pas la compétence d’une telle démarche. Les regards sont désormais tournés vers eux pour nous sortir de cette situation. Ce sont eux qui portent aujourd’hui cette charge. Parce que nous les autres imams, nous ne pouvons nous révolter comme les jeunes le font pour aller réclamer cette réouverture. Ceux qui sont devant, à savoir le président de la République et les responsables religieux, ce sont eux qui doivent mesurer la grande tâche qui est la leur », a dit l’imam, Licencié en Droit islamique à l’Islamic University of Madina, en Arabie Saoudite.

D’ailleurs, Elhadj Sakho plaide pour une réouverture définitive des mosquées. « Nous, notre prière nuit et jour aujourd’hui, c’est la réouverture des mosquées. Que cette pandémie qui nous a éloignés de nos lieux de culte soit définitivement mise hors de nos frontières pour qu’on puisse recommencer les prières collectives. Les fidèles eux-mêmes ont hâte de voir ça à plus forte raison nous les imams qui avons l’habitude de diriger les prières collectives. Donc, le président de la République, le secrétariat général des affaires religieuses et le conseil islamique doivent analyser pour voir qu’est-ce qui est faisable à ce stade là. Qui sait même si c’est la retrouvaille des fidèles dans les mosquées pour implorer la grâce de Dieu qui pourrait faciliter une sortie de crise ? »

Cette mesure concerne uniquement la zone du Grand Conakry, à savoir les cinq communes de Conakry, les communes de Coyah et Dubréka, ainsi que les communes urbaines de Boké, Mamou, Fria, Kindia et Macenta. Dans les autres communes urbaines et rurales, les lieux de culte sont déjà fonctionnels.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

Facebook Comments Box