Deux questions à Mohamed Diaré, ministre  de l’Economie et des finances : « La croissance va baisser à 2,4% au lieu de 4,5% et l’inflation »

Mohamed Diaré, ministre de l'Economie et des FinancesLe 27 septembre dernier, le ministre  de l’Economie et des finances, Dr. Mohamed Diaré et les cadres de son département ainsi que la BCRG ont fait le point de la situation concernant les différents dons faits à la Guinée, en cette période d’épidémie d’Ebola. Notre reporter a profité de l’occasion, en marge de  cette rencontre, pour lui poser deux questions.
Le Démocrate : Monsieur le ministre d’Etat vous sortez d’une rencontre. Peut-on savoir l’objectif de cette réunion ?
Mohamed Niarré : L’objet de ce point de presse c’était d’informer l’ensemble du peuple de Guinée du soutien que la communauté internationale est en train d’apporter à la Guinée, suite à l’épidémie d’Ebola. Et dans ces conditions, nous avons eu une forte mobilisation de la communauté financière internationale. La Banque Mondiale nous a accordé 25 millions de dollars us de dons. Mais ce n’est pas tout, il y a d’autres financements aussi qui sont annoncés, toujours par la même Banque Mondiale. Le Fonds monétaire international hier (ndlr : vendredi 26 septembre) a approuvé une Facilité de crédit rapide d’un montant de 41 millions de dollars us. Nous allons obtenir ce montant dès le début de la semaine prochaine.

La Banque Africaine de Développement (BAD) aussi a accordé 21 millions de dollars us. Toujours dans le cadre de la riposte contre le virus Ebola, pour 2014 et 10 autres millions de dollars pour 2015. La France 6 millions de dollars, toujours dans le cadre de la riposte face à Ebola. La France va construire un laboratoire. Donc c’est ce que nous étions en train d’expliquer pour que toute la population soit informée qu’il y a bien sûr la fièvre épidémique Ebola. Mais aussi il y a une forte mobilisation de la communauté internationale. Mais ça ne doit pas se limiter là parce que l’économie aussi a enregistré une forte pression, un impact négatif. Et donc le budget a été revu malheureusement à la baisse en termes de recette, mais une augmentation des dépenses. Aussi il faut faire face en termes de renforcement du système sanitaire dans les mois et années qui viennent. On a communiqué la dessus, et en dernier lieu le soutien à l’économie. Nous sommes en train de faire une évaluation quantitative de l’impact sur l’agriculture, le commerce, les transports,  les hôtels, le tourisme pour qu’on puisse avoir des chiffres concrets. Et voir comment le gouvernement pourrait soutenir ces activités pour ne pas que comme je le disais tantôt l’impact économique d’Ebola sur l’économie ne puisse pas avoir un impact très négatif en 2015.
Y a-t-il un manque a gagné pour l’économie guinéenne ?

Bien sûr il y a des manques à gagner. Vous savez quand l’activité économique baisse quelque soit la volonté du douanier, en principe il ne recouvre que ce qui passe au niveau de la frontière. Donc je crois que le plus important c’est de faire en sorte que tous les secteurs puissent contribuer dans l’éradication de la maladie. C’est quand la maladie sera éradiquée que l’activité va recommencer aussi. C’est dans ça que les investisseurs qui ont retardé leur décision d’investissement vont se décider de venir. Et que les ressources qui sont attendues dans le cadre de la mobilisation des recettes puissent entrer  et ensuite baisser les coups indirects liés à l’épidémie.
Que peut-on retenir sur les chiffres de l’économie guinéenne ?

On n’a pas encore les chiffres mais en termes de grandeur macro, on a revu la croissance économique à la baisse deux fois. Cette année la croissance était estimée à 4,2% en début d’année. Quand on a présenté le projet de budget 2014. C’était l’objectif. Et l’objectif d’inflation c’était 8,25% en fin d’année, en glissement annuel. Nous avons revu ces deux indicateurs macros, la croissance va baisser à 2,4% au lieu de 4,5% et l’inflation comme le gouverneur le disait tantôt va être revue légèrement à la hausse à 9,5%. Mais nous restons dans l’hypothèse d’un chiffre d’inflation à la fin de la semaine.

In Le Démocrate

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