Pourchassé par les travailleurs de la BCRG, Nasser a été sauvé par les bérets rouges de la Présidence et déposé à la gendarmerie

Nasser Kéita, conseiller monétaire à la BCRGC’est à 12 heures 11 minutes que monsieur Nasser Kéita a quitté la présidence de la République au bord d’une voiture de gendarmes… « La gendarmerie est arrivée la première sur les lieux », ont dit les bérets rouge aux agents de la police judiciaire qui tenaient à « recevoir » monsieur Nasser dans ses locaux.

Tout a commencé peu après 8 heures, ce lundi 24 novembre 2014. Comme souvent, monsieur Nasser Kéita, conseiller chargé des questions monétaires à la banque centrale de la République de Guinée, a pris de son temps pour vérifier, à l’entrée de la BCRG, l’observation de la nouvelle norme guinéenne imposée par Ebola : le lavage de mains par les travailleurs.

« Pour avoir demandé à monsieur Conté de laver ses mains, il a insulté les corps habillés, un béret rouge. Je suis venu vers lui pour lui parler, il m’a insulté. Il m’a taxé de malade ! Il m’a qualifié de fou… C’est là que je l’ai frappé… Je reconnais que je l’ai frappé… », disait Nasser Kéita aux bérets rouges à l’entrée de la présidence de la République, a suivi un reporter de Guineematin.com, présent sur les lieux.

Non loin de là, devant le ministère de l’Enseignement près-universitaire, des travailleurs surexcités ne cachaient pas leurs intentions de « s’occuper » du conseiller chargé des questions monétaires, Nasser Kéita. « Mon frère, allez voir monsieur Mohamed Lamine Conté, il a faillit le tuer. Le monsieur est déjà à l’hôpital… », disaient un des protestataires qui dit avoir poursuivi monsieur Nasser jusqu’à l’entrée de la présidence. « S’il n’avait pas fui pour se réfugier là-bas, on allait lui montrer qu’il n’a pas l’apanage de la violence… », a dit un autre frustré qui proférait des injures…

La Guinée menacée le communautarisme ?

Pour une banale affaire de lavage de mains imposée par l’arrivée de la maladie à virus Ebola, certains travailleurs de la banque centrale proféraient des injures communautaires d’une surprenante virulence. Des comportements qui font qu’une dispute entre deux personnes ait une envergure et des interprétations incompréhensibles.

Par ailleurs, le départ de monsieur Nasser Kéita de  la présidence pour la gendarmerie a été considéré par les protestataires comme une protection, alors qu’ils voulaient le voir déposé à la police judiciaire…

Pour sa part, la victime, le directeur de la supervision bancaire de la banque centrale de la République de Guinée (BCRG), monsieur Mohamed Lamine Conté, est hospitalisé dans une clinique de Conakry…

Nouhou Baldé

 

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