Bah Oury à Guineematin.com : « je suis très heureux de faire cette interview dans ma maison, à Lambandji »

Bah Oury à la maison 1Comme annoncé précédemment, le fondateur et premier vice-président de l’UFDG est rentré en Guinée dans la matinée de ce dimanche 24 janvier 2016 de plus de 4 ans d’exil en France. Bah Oury a accordé à Guineematin.com sa toute première interview quelques heures seulement après son arrivée en Guinée. Dans cet entretien d’environ dix minutes, réalisé à son domicile de Lambandji, Bah Oury dit n’avoir pas de mots assez forts qui traduiraient exactement ses sentiments de bonheur d’avoir retrouvé les siens. Il félicitera le travail de la presse, notamment électronique et de l’ensemble des médias guinéens qui se battent dans les conditions plus que difficiles.

Guineematin.com: Bonsoir monsieur Bah Oury et merci de recevoir Guineematin.com chez vous.

Bah Oury : Bonsoir messieurs les journalistes !

Guineematin.com : Quels sont vos sentiments sur la qualité de l’accueil qui vous a été réservé aujourd’hui à Conakry ?

Bah Oury : Je suis très heureux d’avoir reçu un accueil particulièrement chaleureux, avec des populations mobilisées. Je ne trouve même pas de mots pour l’exprimer, parce qu’il faut que je revive cela dans ma tête pour avoir une profonde compréhension, une lecture de l’intensité de cet accueil. Mais, je suis très heureux de faire cette interview dans ma maison à Lambandji, à Conakry.

Guineematin.com: Au-delà de cet accueil, qu’est-ce que vous avez retenu de tous ces discours tenus par les uns et les autres au siège de l’UFDG ?

Bah Oury : Bon ! Le temps de la politique viendra dans un second temps. Pour le moment, savourons le fait d’être retourné au pays, de revoir ses proches, ses parents, ses amis, ses connaissances. J’ai senti l’air du pays, de revoir les arbres, de revoir la rue, de revoir les gens. C’est un sentiment formidable que je préfère savourer pour au moins 48 heures, avant d’être plongé dans cette mare de la politique guinéenne.

Guineematin.com : votre dernier mot ?

Bah Oury : Je vous remercie. A travers vous, je remercie toute la presse électronique. Je remercie les réseaux sociaux. Au-delà de vous, je remercie celles où ceux qui vous lisent, parce que c’est grâce à cela que j’ai pu survivre, j’ai pu croire qu’il est encore possible de faire quelque chose pour la Guinée. Vous m’avez accompagné, vous m’avez soutenu, vous m’avez épaulé et je dois beaucoup de choses à l’ensemble de la presse électronique ou à ces réseaux sociaux. Et, à travers vous, aux militants et sympathisants, aux différents lecteurs qui n’ont pas tari de me manifester leur solidarité et leurs sentiments de fierté.

Donc, c’est une occasion de vous dire que vous êtes le quatrième pouvoir, vous avez une responsabilité importante dans un contexte de construction démocratique, de l’émergence et de la consolidation de la paix. C’est un contre pouvoir efficace pour permettre au pouvoir quel qu’il soit de ne pas dévier par rapport aux intérêts fondamentaux de la nation et des populations. J’estime que vous devrez être encouragés, votre rôle doit être davantage sanctuarisé pour que vous puissiez faire votre travail en totale indépendance. De ne pas céder à la tentation qui a fait que des  pays comme la Côte d’ivoire, comme le Rwanda avec les  radios mille collines, avec des presses incendiaires, ont fait qu’un pays du jour au lendemain plonge dans le chaos parce que l’opinion n’a pas été clairement informée du tenant et de l’aboutissement de certains faits politiques.

Il y a une tentation naturelle  de certains responsables d’essayer de soudoyer la presse. De faire passer des rumeurs comme étant la vérité. Il faut prendre garde de ne pas sombrer dans ça. Cela veut dire que la presse, les journalistes s’organisent davantage pour sanctuariser la profession, pour que le droit des journalistes soit reconnu et que, également, les tentations leurs soient moins. Qu’on écarte les tentations pour qu’ils puissent avoir des revenus pour leur permettre d’être à l’abri du besoin. Ça, c’est important et indispensable pour qu’on construise dans un pays comme le nôtre qui est en voie de construction, un processus démocratique qui est essentiel. Pour qu’on puisse envisager un développement, un progrès et une stabilité des institutions. Encore une fois, je vous remercie, je vous encourage et à travers Guineematin.com, c’est tous les journalistes et toute la presse que je remercie.

Entretien réalisé à Lambandji par Ibrahima Sory Diallo et Mamadou Alpha Baldé pour Guineematin.com

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