Cambriolage à Boma (N’Zérékoré) : quand le maire de Samoe se moque des victimes

Depuis l’instauration du couvre-feu en Guinée pour faire face à la pandémie du Covid-19, les cambriolages et braquages se sont multipliés à travers le pays. Après Dubréka, Kourémalé, Conakry et Siguiri, c’est N’zérékoré qui a enregistré des actes de cambriolages, notamment à Boma, relevant de la sous-préfecture de Samoe, à 8 kilomètres du centre-ville. Au lieu de compatir à la peine des victimes, le maire de Samoe préfère plutôt se moquer, rapporte le correspondant de Guineematin.com à N’zérékoré.

Des boutiques ont été vandalisées dans la nuit du mercredi au jeudi, 09 avril 2020, à Boma, dans Samoe. Les assaillants, jusque-là non identifiés, avaient emporté tout ce qui pouvait l’être : des rouleaux de tissus, 20 sacs de ciments, des bidons d’huile, des sommes d’argent…

Quelques jours après ces cambriolages, alors que les victimes sont encore meurtries, le maire de Samoe jette un pavé dans la mare. Selon Koly Daniel Théa, il a appris comme tout le monde qu’il y a cambriolage, mais qu’il revenait aux victimes de venir lui en parler. « Non, jusqu’à présent, je n’ai pas fait le déplacement vers les lieux parce que je n’ai pas vu les victimes. J’ai seulement entendu les échos. Personne de ces victimes ne s’est déplacé pour venir vers la commune, pour dire que j’ai été victime de ça. Je ne peux pas faire la chasse aux sorcières. Si quelqu’un ne s’est pas plaint, que dois-je faire ? Aller interpeller qui ? Ou bien aller dans la concession de qui pour demander où il y a eu vol ? C’est aux victimes de venir se plaindre », a martelé monsieur Théa.

D’ailleurs, le maire de Samoe dit être plus préoccupé par la lutte contre le Covid-19 que par autre chose. « « Si quelqu’un n’est pas venu me dire qu’il a été victime de vol ou cambriolage, je ne peux aller arrêter quelqu’un. Je vais aller à Boma, j’ai 28 villages à sensibiliser par rapport à la riposte contre la pandémie dans les villages. Au moment où les gens ne se sont pas présentés et que nous, on ne connait pas les concessions où il y a eu vol, si on y va, ils vont nous considérer comme des enquêteurs. Voilà pourquoi jusqu’à présent, on ne s’est pas présenté dans les lieux où y a eu vol et cambriolage ».

Les victimes avaient pointé du doigt les forces de l’ordre pour ces cambriolages, d’autant plus que c’est elles qui font de la patrouille la nuit, de 21 heures à 5 heures. A ce sujet, le maire de Samoe pense qu’il est difficile de situer les responsabilités. « Ce qui s’est passé à Boma est regrettable. Mais, on ne sait pas qui en est l’auteur. La population accuse les militaires parce qu’à la tombée de la nuit c’est eux qui font la garde. Donc en cas de vol, les citoyens vont dire peut-être que c’est les agents qui ont fait ça. Mais, est-ce que c’est eux ou ce n’est pas eux ? Il est très difficile de situer la responsabilité parce qu’ils n’ont pas pris quelqu’un dans la pâte ».

Pour l’heure, aucune personne n’a été interpellée. Aucune enquête n’a été également ouverte afin de situer la responsabilité. Les préoccupations sont sans doute ailleurs. Les victimes sont contraintes de réparer leurs boutiques, vidées de leur contenu, se confier à Dieu.

De N’zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tel : +224620166816/666890877

Facebook Comments Box