Bitumage annoncé des voiries de Macenta : « si c’est pour mettre de la terre rouge, les autorités se trompent »

Après plusieurs manifestations de rue pour réclamer des routes bitumées, les jeunes de Macenta semblent avoir être été entendus par les autorités guinéennes. Des « machines de reprofilage » pour le démarrage des travaux de bitumage des voiries de la ville sont arrivées dans cette préfecture de la région forestière. Ces machines sont actuellement stationnées à la résidence du préfet.

Mais, les jeunes qui ont battu le pavé des semaines durant sont partagés entre joie et méfiance. Ils assurent que si ces machines ont été déployées là-bas pour mettre de la « terre rouge » à la place du « goudron », les autorités de la place auront du fil retordre, rapporte un des correspondants de Guineematin.com dans la région de la Guinée Forestière.

Depuis un mois maintenant, les jeunes de Macenta descendent régulièrement dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol face l’indifférence des autorités sur l’état piteux des routes de leur préfecture. Ces mouvements de protestations, parfois émaillés de violences, semble avoir attiré l’attention des autorités au plus sommet de l’Etat guinéen. Des autorités qui ont déjà commencé à acheminer des machines pour, dit-on, le bitumage des voiries.

« Les travaux sont effectivement annoncés. Ils ont envoyé les tracteurs qui sont arrêtés devant la cour du préfet. Ils sont allés chercher le chargeur. Et, dès que le chargeur sera là, directement ils vont lancer les travaux de bitumage », a confié Gnènègo Guilavogui, le maire de la commune urbaine de Macenta.

Dans les conditions normales, la nouvelle de l’arrivée de ces machines à Macenta devait être un motif de soulagement pour les jeunes de son préfecture. Mais, en cette période de confiance aigue entre gouvernants et gouvernés en Guinée, ces jeunes préfèrent rester encore sur le qui-vive. Car, l’idée de se faire leurrer par le pouvoir pour des intérêts électoralistes (surtout qu’une élection présidentielle pointe à l’horizon) n’est pas à écarter.

« C’est seulement les machines qu’on a vu d’abord. On s’est dit : est-ce que réellement c’est du bitumage ? Parce que les gens veulent du goudron. Donc, il ne faut pas venir ici mettre de la terre rouge dans la ville et quitté. Si c’est la terre rouge, là ils se trompent. Et, l’autorité doit s’attendre à d’autres problèmes. Car, les gens vont sortir pour se mettre dans la rue », a prévenu Pépé Guilavogui.

S’agissant de la disparition de Antoine Béavogui (le leader du mouvement de protestation des jeunes de Macenta), notre interlocuteur a mis en garde les autorités de Macenta.

« On a demandé à l’autorité, ils ont dit qu’ils n’ont rien à voir par rapport à la situation de Antoine Béavogui. Mais, nous sommes en train de mener notre enquête. Si jamais l’autorité est impliquée dans cet enlèvement, ça va très mal se passer. Parce que c’est criminel. Vous ne pouvez pas enlever quelqu’un sans aucune information et aucun de ces numéros ne passent, sa famille ne sait pas où il est parti. Personne n’en sait rien. Mais, si jamais c’est le préfet ou quelque soit l’autorité qui serait impliquée, on demandera son départ de Macenta dans les 48 heures qui vont suivre », a martelé Pépé Guilavogui.

À suivre !

De N’Zérékoré Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tél : +224620166816/666890877

Facebook Comments Box